Chahid ElHafed, 05 fev 2017 (SPS) le président de la République, SG du Front Polisario, M. Brahim Ghali a affirmé dans une déclaration à l’AFP que "toutes les options restent ouvertes" au Sahara occidental après l’adhésion du Maroc à l'Union africaine (UA), souhaitant une relance des négociations menées par l’ONU entre le Front Polisario et le Maroc.
"Nous penchons toujours pour la voie pacifique" pour résoudre le conflit, l'un des plus vieux du continent africain, a affirmé Brahim Ghali dans un entretien accordé à l’AFP depuis un camp de réfugiés sahraoui près de Tindouf.
Mais "toutes les options restent ouvertes", a prévenu le secrétaire général du Polisario, en faisant allusion, sans prononcer le terme, à une éventuelle reprise de la lutte armée, selon l’AFP.
Les armes se sont tues depuis l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu en 1991 au Sahara occidental et la mise en place de la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO).
Un référendum d'autodétermination prévu par l'ONU a été constamment repoussé depuis 1992 en raison des obstacles dressés par le Maroc.
Pour M. Ghali, l'entrée du Maroc dans l'UA, après 33 ans d'absence au sein de l'organisation panafricaine, peut entraîner une ouverture diplomatique.
"Maintenant que le royaume marocain est membre de l’UA, il doit respecter les frontières internationales de la République sahraouie. Il doit également rechercher des solutions pacifiques. Nous espérons que le Maroc tiendra ses engagements", a-t-il dit.
Au cours du sommet de l'UA à Addis-Abeba, plusieurs chefs d'Etat africains ont déclaré espérer que le retour du Maroc allait permettre de discuter de la question du Sahara occidental au sein de l'assemblée, "en famille".
Les deux parties y sont représentées puisque la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a intégré l'OUA en 1984, ce qui avait provoqué le départ du Maroc. La RASD est un membre fondateur de l’UA créée en 2002.
"Nous sommes un peuple pacifique qui a patienté durant 26 ans pour une résolution pacifique du conflit", souligne M. Ghali. Mais ces "26 ans d’attente" ont "réduit la confiance du peuple sahraoui envers la communauté internationale et le Conseil de sécurité" de l'ONU, regrette-t-il.
"Les atermoiements marocains et le fait que le Conseil de sécurité (de l'ONU) ne prenne pas ses responsabilités nous ont contraints à réfléchir aux différents moyens de recouvrer nos droits", selon le président de la République.
M. Ghali a critiqué en particulier la France (berceau des droits de l'homme), qui est "malheureusement responsable du prolongement des souffrances du peuple sahraoui". Car, a-t-il dit, "la France a entravé la mise en place du processus onusien. Elle a menacé d’utiliser son droit de veto contre toute résolution du Conseil de sécurité condamnant les violations marocaines systématiques des droits de l’Homme de la population sahraouie".
Le chef du Polisario déclare espérer une relance des négociations sous l'impulsion du nouveau secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui "maîtrise le dossier sahraoui car il était responsable du Haut Commissariat aux réfugiés (HCR). "Nous espérons qu'il aura le soutien nécessaire du Conseil de sécurité pour animer les négociations qui permettront l’autodétermination de notre peuple", ajoute-t-il. (SPS)
020/090/000 052000 FEV 017 SPS