Londres, 24 déc 2016(SPS) La décision de la Cour de justice de l’Union Européenne (CJUE) sur l’accord commercial entre l’UE et le Maroc est "une étape juridique clé" vers la fin de l’exploitation des richesses des Sahraouis, a affirmé samedi à Londres, la présidente de l’observatoire des ressources naturelles du Sahara Occidental, Western Sahara Ressource Wach (WSRW), Joanna Allen.
Joanna Allen qui assure la présidence tournante de WSRW et qui est membre actif de sa branche britannique, Western Sahara Campaign UK, a souligné dans une contribution médiatique que la décision de la justice européenne de mercredi dernier est "une étape juridique clé" pour mettre fin à l’exploitation illégale des ressources naturelles de du Sahara occidental et un "avertissement" pour les entreprises qui veulent établir des accords qui concernent le territoire occupé sans le consentement du peuple sahraoui.
Mercredi dernier, un arrêt de la CJUE avait conclu que les accords d’association et de libéralisation établis entre l’UE et le Maroc ne sont pas applicables au Sahara occidental en raison de son statut spécifique garanti par la charte des Nations Unies.
La contribution d’Allen, publiée dans le quotidien écossais "The National", relève que la décision de la CJUE a "une importance énorme" et "un impact sans précédent" sur le reste des entreprises controversées qui activent dans le territoire occupé par le Maroc, le Sahara Occidental, et toutes celles qui ambitionnent d’établir un accord qui concernera les ressources du Sahara Occidental.
L’impact de la décision juridique est tellement important qu’il fait d’elle "une grande victoire pour le peuple sahraoui, qui lutte pour l'indépendance contre son occupant voisin depuis plus de quatre décennies", est-il écrit.
Il est précisé que "l’une des raisons qui expliquent pourquoi le Maroc occupe toujours le Sahara occidental est son activité lucrative d’exploitation et de ventes des ressources naturelles du Sahara Occidental".
"Mettre fin à ces ventes, c’est supprimer un obstacle majeur à l'autodétermination du Sahara occidental", a estimé la présidente de WSRW.
Elle explique que bien que la décision de la CUJE s'applique uniquement à l’accord commercial UE-Maroc, elle constitue "un précédent juridique clair pour tous les Etats et les sociétés qui sont actifs dans le territoire occupé sans le consentement du peuple sahraoui".
L’exemple de l'Ecosse, qui fait l'objet d'une affaire judiciaire en cours, déclenchée par Western Sahara Campaign UK contre le gouvernement britannique, est cité par WSRW.
Il est rappelé que la compagnie énergétique, Cairn, dont le siège est dans la capitale Ecossaise, Edimburg, et qui a un bureau à Londres, est une des premières entreprises ayant opéré dans l’offshore sahraoui en décembre 2015.
Des bailleurs de fonds ont refusé de lui accorder des financements pour des raisons d’éthique, à cause de ses activités au Sahara Occidental.
Joanna Allen est revenu sur l’historique du drame de la colonisation du Sahara occidental, a évoqué le référendum de l’autodétermination qui est toujours en suspens et la situation des droits de l’Homme des sahraouis, "la pire dans le monde", selon elle.
La militante britannique des droits du peuple du Sahara Occidental enseigne actuellement la littérature sahraouie et le rôle de la culture dans la lutte pacifique, à l'Université britannique de Durham.(SPS)
020/090/700 242020 DEC 016 SPS