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Les institutions de droit marocain n’ont aucun droit de s'exprimer à la place du peuple sahraoui (diplomate)

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Bruxelles, 02 sept 2018 (SPS) Le membre du Secrétariat national du Front Polisario, ministre Délégué pour l'Europe, M. Mohamed Sidati a mis en garde dimanche les institutions de droit marocain qui n’ont aucun droit de s’exprimer au lieu et à la place du peuple du Sahara occidental, et ce à la veille de la visite d'une délégation du parlement européen aux deux villes occupées d’El-Ayoune et de Dakhla.
"Une mission du Parlement européen se rend sur le territoire occupé du Sahara occidental, à partir de lundi et pour deux jours, pour s’assurer une meilleure connaissance de la situation. Le Front Polisario salue cet effort qui montre la volonté de réunir le plus d’informations possibles avant de prendre les décisions", a indiqué M. Sidati dans un communiqué de presse, soulignant toutefois qu'il entend "rappeler solennellement trois points qui sont essentiels".
"Le royaume du Maroc, qui est puissance militaire occupante au sens de la IVème Convention de Genève, n’a aucune capacité pour exercer un quelconque acte de souveraineté sur le territoire. Les autorisations qu’il croit pouvoir donner, spécialement pour l’accès au territoire, sont sans valeur au regard du droit international et du droit européen", a soutenu le diplomate sahraoui dans le texte.
De même, a ajouté M. Sidati, les interlocuteurs relevant du droit marocain que rencontrera la mission ne peuvent, par hypothèse, donner le moindre avis au nom du peuple du Sahara occidental.
Ensuite, la Commission européenne travaille dans l’illusion en évoquant une "consultation des populations" à la recherche "des bénéfices" liés à l’application de l’accord, alors que la seule question qui se pose, relève M. Sidati, est le "consentement du peuple du Sahara occidental", qui est souverain, comme l’a dit la CJUE au paragraphe 106 de l’arrêt du 21 décembre 2016.
Enfin, a souligné le ministre sahraoui, toute la partie libérée de l’occupation marocaine relève du territoire du Sahara occidental où vit la grande majorité des Sahraouis.
"Aussi, la mission du parlement européen ne pourra avoir une juste vision que si elle se rend également dans la partie libérée du territoire, où l’attendent plus 170 000 personnes vivant dans les camps de réfugiés, et qui subissent durement le soutien apporté par l’UE  à l’occupation militaire du territoire", a soutenu M. Sidati, affirmant que le Parlement ne pouvant en rester à une information partielle, le Front Polisario renouvelle cette invitation.
Récemment, le chargé d’Affaires des territoires occupés de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Abdallahi Souilem a fait savoir qu’une délégation du Parlement européen visitera, les 3 et 4 septembre prochain, les deux villes occupées d’El-Ayoune et de Dakhla, afin de s’enquérir de l’accès des Sahraouis aux richesses de leur pays.
S’exprimant en marge de l’université d’été des cadres et militants du Front Polisario et de la RASD, au niveau de l’université de Boumerdès, M. Souilem a précisé que "les Sahraouis s’attendent à une visite d’une délégation du Parlement européen, les 3 et 4 septembre prochain, aux villes d’El-Ayoune et de Dakhla, une mission d’enquête chargée d’établir les faits sur les richesses maritimes et agricoles, et les matières premières ainsi que l’accès du peuple sahraoui à toutes ces richesses".
"Nous aurons des entretiens avec cette délégation à qui nous prouvons que le peuple sahraoui ne bénéficie point de ses richesses naturelles, et que le Front Polisario est le seul représentant légitime de ce peuple conformément aux résolutions internationales", a ajouté M. Souilem.
La Commission européenne et le Maroc s'étaient entendus le 20 juillet sur un texte d’accord de pêche qui inclut les eaux du Sahara occidental, violant ainsi l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) du 18 février 2018.
A l'issue de son allocution d'ouverture de l'université d'été des cadres du front Polisario et de la RASD, le président de la République, Brahim Ghali, a affirmé que la CJUE avait affirmé, à trois reprises, ses décisions déclarant que toute convention conclue sans le consentement du peuple sahraoui était "nulle, illégitime et immorale", exprimant sa certitude que la CJE annulera toute convention relative aux richesses terrestres et maritimes du Sahara Occidental. (SPS)
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