Alger, 21 mai 2018 (APS) Plusieurs titres de la presse nationale paraissant ce lundi ont dénoncé de "nouvelles provocations" et une "dangereuse escalade" marocaines à l'encontre de l'Algérie, suite aux différentes déclarations de responsables marocains voulant clairement impliquer l'Algérie dans le conflit du Sahara occidental.
Le Quotidien d'Oran, qui a titré à sa Une "Nouvelles provocations marocaines, l'ONU appelle à la retenue", parle de "panique" du Maroc, dont "les accusations contre l'Algérie et la République sahraouie s'expliquent par l'organisation ce lundi à Tifariti (territoires sahraouis libérés) de manœuvres militaires de l'ALPS à l'occasion du 45ème anniversaire du début de la lutte de libération sahraouie contre l'ancienne puissance coloniale, l'Espagne".
Le même journal ajoute que "à la suite de ces gesticulations marocaines, le secrétaire général de l'ONU, a appelé samedi dans un communiqué à la plus grande retenue au Sahara occidental, mettant en garde contre une modification du statuquo".
"Le Maroc est en fait incorrigible et veut à tout prix entraîner l'Algérie dans une logique absurde, celle du déni du droit d'un peuple à s'exprimer sur son avenir politique, et dans la foulée maintenir la région dans un étrange état de non-Maghreb", commente l'éditorialiste du Quotidien d'Oran.
Pour sa part, El Watan a rapporté, dans son article intitulé "Conflit du Sahara occidental: La surenchère marocaine", que "la dangereuse escalade marocaine s'accompagne depuis quelques semaines de provocations à l'encontre de l'Algérie que le roi Mohamed VI cherche clairement à impliquer dans le conflit du Sahara occidental", estimant à cet effet que la dernière provocation remonte à samedi dernier quand "le ministre marocain des Affaires étrangères a accusé encore une fois les autorités algériennes de déstabiliser le Maroc".
Le Soir d'Algérie a noté, pour sa part, que "depuis quelques semaines, les attaques du royaume en direction de l'Algérie se sont faites extrêmement violentes (...) et ont atteint le summum après l'adoption de la dernière résolution des Nations unies appelant à la reprise des négociations entre les deux parties" en conflit. Le même journal fait observer que cette "option est totalement rejetée par Mohamed VI".
Dans le même sens, le quotidien L'Expression a rappelé l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU, le 27 avril dernier, d'une résolution réaffirmant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et appelant les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, à des négociations sans conditions préalables et de bonne foi sous les auspices du secrétaire général de l'ONU.
"Si les Marocains sont sûrs de leur projet expansionniste, qu'ils se soumettent aux exigences de la communauté internationale et qu'ils organisent un référendum autodétermination", commente l'Expression, soulignant que "dans ce cas l'Algérie sera le premier pays à applaudir et soutenir ce référendum".
La même publication a rappelé que "la position de l'Algérie est identique à celle exprimée par les résolutions de la communauté internationale en ce qui concerne ce dossier précis. Et quand il s'agit de peuple épris de liberté et de paix dans le monde, rien ne fera reculer dans ses engagements contractés avec ce même peuple", ajoute l'Expression.
Pour le quotidien El Moudjahid, "Rabat a décidément du mal à voir les choses telles qu'elles sont", ajoutant que "la série de revers s'enchaine pour le Maroc et met à nu une stratégie aux abois."
"La démarche du Makhzen devient de plus en plus belliqueuse et vacille sous les coups de boutoir du droit international qui se fait de plus en plus l'écho de la légitimité de la lutte du peuple sahraoui. La dernière sortie du ministre marocain des Affaires étrangères confirme cet entêtement aveugle de cette fuite en avant".
Le quotidien El Khabar qui barre sa Une avec le titre "Le Maroc continue de provoquer l'Algérie", a dénoncé "les propos haineux et hostiles de la diplomatie marocaine dans une nouvelle escalade à l'encontre de l'Algérie", estimant que cette réaction dénote "des soubresauts" du régime marocain qui panique quand il s'agit pour lui de justifier sa politique expansionniste. (APS)