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Sahara occidental: Définir une stratégie pour élargir les missions de la Minurso au respect des droits de l’homme

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Paris, 1 fév 2013 (SPS) La Task Force de la Coordination européenne pour la solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco), s’est réunie vendredi soir dans la capitale française pour définir une stratégie destinée à inscrire la protection des droits de l’homme dans le mandat de la Mission des Nations-Unies Pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso).

Cette réunion qui s'est tenue en présence des représentants du Front Polisario à Paris, Omar Mansour, et en Europe, Mohamed Sidati, a coïncidé avec l'ouverture du procès à Rabat, devant un tribunal militaire, des 23 détenus sahraouis accusés par les autorités marocaines d’"atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat, formation d’une bande criminelle et atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions". Un procès qui finalement a été reporté au 8 février prochain.

Elle intervient également à la veille de la tenue au sénat français, d’une Conférence internationale sur le respect des droits de l’homme au Sahara occidental et de l’inclusion d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme dans le mandat de la Minurso.    

Interrogé sur les objectifs attendus à travers à cette réunion, Pierre Galand, président de l’Eucoco, a précisé que les lignes forces développées aujourd’hui est de "dénoncer toutes les insuffisances de la communauté internationale, qui laisse faire un occupant exercer un tribunal militaire à l’encontre de citoyens,  ce qui est contraire à tout ce qui est la conception même du droit international. Et c’est cela que nous voulons dénoncer".

Il a indiqué également que la Task Force va appeler le Secrétaire  général des Nations –Unies pour lui dire que la Minurso "a une responsabilité éminente dans la protection des citoyens ", déplorant qu’aujourd’hui  ce mécanisme est la seule mission onusienne où n’est pas inscrits dans ses responsabilités, la protection des droits de l’homme dans les territoires qu’elle est chargée censée contrôler.

"Pour nous aujourd’hui, il s’agira de faire un appel supplémentaire et savoir comment pouvoir mobiliser la société civile, mobiliser les politiques en Europe qui ont des principes", a indiqué M Galand.

"Les accords que l’Europe passe avec le Maroc sont tous conditionnés par le respect des droits de l’homme.  Or nous assistons à une violation caractérisée des droits de l’homme au Maroc. Nous devons par conséquent appeler aussi l’Europe à être cohérente avec elle-même", a-t-il martelé.

"Aujourd’hui dans le monde ce qui se passe c’est qu’on continue à proclamer les principes du droit international, des droits des peuples mais on ne les applique plus et notre travail, est d’obtenir l’application de ces droits", a soutenu M. Galand.

Il a souligné que pour mener ces taches la coordination européenne doit avoir la capacité d’être présente tant au parlement européen, que dans les instances internationales, et à l’Onu.

"Ce n’est pas par hasard que cette réunion se tienne ce 1er février  en France et qu’une conférence internationale sur le respect des droits de l’homme au Sahara occidental, se tiendra demain au sénat.  C’est pour dire quelles sont les priorités aujourd’hui et dire aussi au gouvernement français qu’il a une responsabilité éminente et évidente dans ce dossier ", a-t-il ajouté.

"Il est temps qu’il dise au Maroc que la voie qu’il suit est une voie contraire au droit international, contraire au droit de l’homme et que la manière avec laquelle il contrôle aujourd’hui les populations sahraouies est en violation avec les conventions de Genève ", a-t-il encore fait valoir.

"Le peuple sahraoui est un peuple courageux, mais oublié de l’histoire à un certain moment et c’est à nous, militants des droits de l’homme, militants des cause justes des peuples, de le rappeler à tout moment" a-t-il estimé.

Interrogé à son tour, Mohamed Sidati ministre délégué pour l'Europe, représentant du Front Polisario auprès des institutions européennes a précisé que la réunion de la Task Force à Paris revêt "une dimension toute particulière" pour le peuple sahraoui en ce sens qu’elle coïncide avec l’ouverture du procès des 23 détenus politiques sahraouis devant un tribunal militaire, "un procès inique contre des jeunes militants qui n’ont fait que défendre le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ", a-t-il dit.

 "L’objectif escompté de ce procès est de taire toute contestation, toute remise en cause d’une occupation, d’une oppression brutale du Sahara occidental", a relevé M Sidati.

"Cette réunion de la Task Force est précisément destinée à lancer un appel et un cri à l’encontre de la France qui a des responsabilités particulières vis-à vis de la région, surtout en appelant à l’application du droit international et au respect de la légalité internationale au Sahara occidental" , a expliqué M. Sidati.

"A travers cette réunion, il s’agit également de dénoncer ce qui est un simulacre de procès pour tenter de faire taire la voix de ceux qui sont privés d’un droit essentiel à savoir le droit à une existence souveraine et libre", a-t-il dit.  

"Cela démontre encore une fois que les droits les plus élémentaires, à savoir la liberté des mouvements, d’expression, sont encore interdits au Sahara occidental, du fait d’une occupation illégale dont découle tout le reste, à savoir, les répressions, les manœuvres et la guerre la plus sanglante, à la fois une guerre de dénigrement, de désinformation et de déformations des faits ", a-t-il dit.

Sur l’élan de solidarité avec le peuple sahraoui venu de tous les continents, et provenant de plusieurs instances et organismes internationaux, il a estimé que " c’est un motif qui autorise à la fois, la sérénité, l’assurance et surtout  qu’il permettra aux Sahraouis d’exprimer leur détermination, leur volonté de poursuivre leur résistance pour parvenir aux objectifs qu’ils se sont assignés à savoir l’autodétermination et l’indépendance du Sahara occidental".

M. Lamari Mahrez, président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps) a pour sa part jugé qu’il existe "une politique d’obstruction" menée par le Royaume du Maroc, soulignant aussi un "entêtement du régime marocain à perpétuer l’esprit colonial et le colonialisme dans les territoires occupés et continue à violer les droits de l’homme en lançant des

défis à la face du monde ".

" Tout cela est encouragé par la France officielle qui par son silence, devant cet entêtement permet au Maroc de telles attitudes contraires au droit et à la légalité internationale", a dénoncé M. Mahrez.

Il s’est par ailleurs "réjoui que la coordination européenne représentative de toutes les composantes de la société civile en Europe "puisse d’une seule voix aujourd’hui appeler à la libération immédiate des détenus politiques et permettre aux Sahraouis à jouir de leurs droits à l’autodétermination et à continuer à soutenir la résistance populaire dans les territoires occupés".

"Ce qui démontre aussi que le soulèvement de Gdeim Izik (automne 2010) est plus qu’un printemps arabe.  C’est le précurseur du combat citoyen arabe pour la liberté et la justice, la dignité et l’indépendance", a déclaré  M. Mahrez.(SPS)

020/090/700 012100 FEV 013 SPS