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Madrid est le premier responsable de la souffrance du peuple sahraoui

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Barcelone, 06 avr 2022 (SPS) La militante sahraouie des droits de l'Homme, Aminatou Haïdar, a souligné que le premier responsable de la souffrance du peuple sahraoui était le gouvernement espagnol qui "s'est rangé du côté de l'occupant marocain", dénonçant une nouvelle fois l'inaction des Nations unies face aux violations répétées par les puissances mondiales du droit international.
"L'Etat espagnol est le premier responsable de nos souffrances et il sera un jour jugé. On nous a revendus comme en 1975. Cela renforce la répression de Rabat, car le pouvoir en place (en Espagne) est de son côté même s'il viole les droits des Sahraouis", a déploré Aminatou Haïdar lors d'un entretien accordé au quotidien espagnol El Punt Avui, paru mercredi.
Une réaction qui intervient après que le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a affiché le soutien de Madrid au plan marocain de la soi-disant "autonomie" au Sahara occidental, un revirement "soudain" de l'Espagne concernant le conflit dans la dernière colonie d'Afrique.
"Des décennies d'intérêt personnel de la part de l'Etat espagnol, de l'Union européenne (UE) et des Nations unies, qui se rangent du côté de l'occupation marocaine, laissent la population sahraouie prise au piège d'un conflit gelé et à la merci d'un régime qui continue de piller un territoire sur lequel il n'a jamais exercé de souveraineté", a ajouté Aminatou Haïdar, présidente de l'Instance sahraouie contre l'occupation marocaine (ISACOM).      
"Comment pouvons-nous faire confiance aux Nations unies si les puissances mondiales violent le droit international?", s'est-elle interrogée, appelant une nouvelle fois l'ONU à "faire respecter la loi et à prévenir l'injustice qui viole ses principes".
"Il faut agir avant qu'il ne soit trop tard. Nous avons déjà une guerre entre le Front Polisario et l'armée marocaine et je crains que les jeunes des zones occupées ne lancent d'autres actions violentes", a averti celle qui a reçu en 2019 le prix Right Livelihood, un prix "Nobel alternatif" décerné par une fondation privée suédoise
Et d'insister: "Cette barbarie doit cesser. La violence appellera la violence", rappelant dans ce contexte que l'ONU "a une mission ici (au Sahara occidental) depuis 1991".
L'activiste sahraouie a, en outre, réaffirmé que "les Sahraouis n'accepteront rien qui ne leur garantisse un droit légitime à l'autodétermination", et souligné qu'ils "doivent choisir leur avenir", regrettant aussi que les puissances internationales se soient rangées du côté de l'occupant et contre les résolutions de l'ONU.
Evoquant, par ailleurs, la situation des droits de l'Homme, la présidente de l'ISACOM a fait savoir que "toute protestation est dispersée. Certains militants des droits de l'Homme ont été déportés au Maroc, qui n'est même pas leur patrie, ou ont perdu leur emploi, comme moi", a-t-elle poursuivi.
"Nous avons créé un groupe en 2020 (ISACOM) et le roi du Maroc a annoncé qu'il nous poursuivrait pour atteinte à l'intégrité territoriale", a encore dit Mme Haïdar citant, entre autres, le cas de la militante Sultana Khaya, membre de l'ISACOM, et qui est assignée à résidence depuis novembre 2020
"Sa mère et sa sœur ont été violées à plusieurs reprises et sa maison a été détruite par la police. Nous avons essayé de lui rendre visite, mais nous avons été battus", a-t-elle raconté.
Et d'enchaîner: "Rabat nous veut face à face. Sa presse nous calomnie. Un journaliste a appelé pour me menacer de mort. Les autorités marocaines ne veulent pas que la réalité des Sahraouis soit connue. Elles ne permettent pas non plus aux observateurs d'entrer sur le territoire (occupé)", a-t-elle encore dit.
Aminatou Haïdar a également évoqué le retour à la lutte armée en novembre 2020 après la rupture par l'occupant marocain du cessez-le-feu à la suite de son agression menée à El-Guerguerat: "Les jeunes marginalisés, désespérés et agressés sont heureux de prendre les armes et prêts à mourir pour recouvrer leurs droits". (SPS)
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