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Maroc: violences systématiques des autorités contre les migrants (MSF)

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RABAT, 13 mars 2013 (SPS) Médecins sans frontières (MSF) a accusé mercredi les autorités marocaines de recourir systématiquement à la violence contre les migrants clandestins, dans un rapport dont la publication coïncide avec le départ imminent et définitif de l'ONG du Maroc, suite au constat que sa "mission d'assistance médicale (est) inadaptée à la situation sur le terrain".

 

La violence est une réalité quotidienne (...) pour la majorité des migrants subsahariens se trouvant au Maroc", déplore MSF dans son rapport d'une quarantaine de pages, intitulé "Violences, vulnérabilité et migration: bloqués aux portes de l'Europe".

 

"Une recrudescence importante des abus" a été constatée en 2012, ajoute l'ONG, accusant les forces de sécurité marocaines et espagnoles d'être derrière ce phénomène, selon le premier rapport du genre de cette ONG.

 

Dénonçant une violence généralisée, MSF appelle Rabat et Madrid à "prendre des mesures drastiques de façon immédiate" afin de mettre un terme au phénomène.

 

Le rapport incrimine l'Union européenne (UE) et accuse au même titre Bruxelles d'avoir depuis dix ans "durci ses contrôles aux frontières et externalisé de plus en plus sa politique migratoire". D'un "pays de transit" le Maroc est aussi devenu "un pays de destination par défaut", souligne le rapport de cette ONG sur le départ, qui se basant sur ses relais locaux avance le chiffre de "20.000 à 25.000 clandestins originaires du sud du Sahara (qui) se trouvaient fin 2012 sur le sol marocain, dans l'hypothétique espoir d'un passage en Espagne".

 

Présente au Maroc depuis 1997, l'ONG publie ce document au moment où elle s'apprête à quitter le pays, conformément à une décision prise il y a déjà plus d'un an, selon son coordinateur David Cantero.

 

"Cela peut paraître contradictoire. Mais nous avons constaté que le travail qui nous était demandé ici n'était pas celui d'une ONG médicale. Nous ne sommes pas une association de défense des droits de l'Homme, même si nous pouvons dénoncer des violations", a-t-il déclaré à la presse. (SPS)

 

010/090/700 132348 MARS 2013 SPS