Bruxelles, 12 avr 2016 (APS) La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a été interpellée sur les violations des droits de l’Homme au Maroc, notamment sur les manifestations pacifiques des enseignants stagiaires "violemment réprimées" par les forces de l’ordre.
"Le 7 janvier 2016 enseignants stagiaires ont manifesté pacifiquement dans six villes marocaines contre deux nouveaux décrets réduisant leurs allocations et menaçant la sécurité de leur emploi.
Les forces de sécurité marocaines les dispersèrent en utilisant des méthodes violentes, faisant des dizaines de blessés nécessitant des soins médicaux d'urgence", a écrit l’eurodéputé Jordi Sebastia dans sa question adressée à la Haute représentante de l’Union européenne aux Affaires étrangères et la politique de sécurité.
Selon ce député, "la répression a été particulièrement violente à Inezgane, une localité du sud-ouest marocain, où les éléments de preuve recueillis suggèrent que la force utilisée par la police était bien au-delà de ce qui est nécessaire pour obtenir la dispersion".
L’eurodéputé Jordi Sebastia a fait remarquer, en outre, que "les normes internationales des droits de l’Homme limitent l'utilisation de la force par la police aux situations de force majeure", et qu'en vertu de l'article 21 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, "les autorités marocaines ne peuvent imposer des restrictions aux manifestations".
Il a exhorté, à ce titre, Mme Mogherini à exprimer dans le cadre du dialogue politique entre les deux parties, les préoccupations de l’UE concernant la "virulente répression policière" qui s'est abattue sur les enseignants stagiaires au début du mois de janvier dans plusieurs villes du royaume.
Il l’a également appelée à mettre la question des violations des droits de l’Homme à l’ordre du jour de la prochaine session du dialogue politique entre l’UE et le Maroc.
Des milliers d'enseignants stagiaires qui manifestaient depuis plusieurs semaines dans plusieurs villes marocaines pour réclamer la suppression de deux décrets ministériels controversés, ont été violemment réprimés par les forces de l'ordre.
"La police marocaine a attaqué et battu des enseignants stagiaires qui manifestaient pacifiquement le 7 janvier 2016, blessant des dizaines d'entre eux", a indiqué l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch dans un communiqué publié le 18 janvier.
"Certains manifestants ont été grièvement blessés à la tête, ce qui a nécessité des soins médicaux d'urgence", poursuit l'organisation basée à New York qui a mené plusieurs entretiens téléphoniques avec des enseignants stagiaires blessés à Inezgane, ville mitoyenne d'Agadir. (APS)