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Le président de la République réitère son appel à l'ONU à assumer ses responsabilités

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Smara, 27 fev 2020 (SPS) Le président de la République, Brahim Ghali, a réitéré jeudi son appel aux Nations unies et au Conseil de sécurité à "assumer l'entière responsabilité" pour permettre au peuple sahraoui d'exercer son doit inaliénable à l'autodétermination au moment où l'ONU n'a toujours pas nommé un nouvel Envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara occidental.
Le président de la République, Secrétaire général du Front Polisario, a, dans son discours officiel lors des célébrations du 44e anniversaire de la proclamation de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) dans la wilaya de Smara dans les camps des réfugiés sahraouis, réitéré que "le Front populaire de libération de la Seguia El Hamra et de Rio de Oro (Polisario) ne pouvait être impliqué dans aucun effort qui ne respecte pas pleinement les droits sacrés du peuple sahraoui à l'autodétermination, comme tous les peuples et pays coloniaux".
Il a ajouté que "le peuple sahraoui est déterminé à défendre ses droits légitimes par tous les moyens garantis par la légitimité internationale", appelant la communauté internationale à "assumer ses responsabilités" face à la poursuite des provocations de l'occupant marocain qui pourraient conduire, a-t-il dit à "une confrontation militaire".
Le SG du Front Polisario a, en outre, saisi l'occasion de la célébration de la proclamation de la RASD pour appeler "une nouvelle fois" les Nations unies et le Conseil de sécurité en particulier à "assumer l'entière responsabilité" afin de mettre un terme à toutes ces pratiques (de l'occupant marocain) notamment la violation flagrante et continue par le Maroc du cessez-le-feu et de l'Accord militaire n 1.
Le président de la République a encore exhorté l'ONU à "exercer la pression nécessaire pour appliquer immédiatement la Charte et les résolutions des Nations unies" en tête desquelles l'indépendance des pays colonisés, et à permettre à la MINURSO (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental) d'"accomplir la tâche pour laquelle elle a été créée".
Le Polisario "ne peut participer à aucun plan s'il ne respecte pas le droit à l'autodétermination"
"Il est temps de mettre fin aux souffrances du peuple sahraoui qui a fait preuve de beaucoup de patience et de persévérance", a-t-il dit dans le même contexte.
Les cérémonies officielles commémorant le 44e anniversaire de la proclamation de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) ont commencé jeudi dans les camps de Smara en présence de membres du secrétariat national du Front Polisario, du gouvernement sahraoui et des délégations étrangères de plus de 20 pays.
Si l'anniversaire de la RASD intervient sur fond d'intensification par les forces marocaines de leurs mesures répressives dans les territoires sahraouis occupés, l'Union africaine (UA) et l'ONU, ont de leur côté réitéré récemment leur attachement à la légalité internationale au Sahara occidental et à l'organisation du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui.
Se félicitant de cette position, la RASD et le Front Polisario rappellent que le règlement juste, permanent et définitif, du conflit au Sahara occidental, ne saurait se réaliser sans l'exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance, conformément à la légalité internationale qui classe la question du Sahara occidental dans son cadre légal en tant que question de décolonisation.
Les Sahraouis, par la voix de leur représentant unique et légitime le Front Polisario, rappellent à chaque fois, qu'"ils n'accepteront plus de tergiversations, ni de dépassements de la part de l'occupant marocain qui sévit en toute impunité".
             Les Sahraouis dans l'attente de la nomination d'un successeur à Horst Kohler
Le 44e anniversaire de la proclamation de la RASD intervient alors que les négociations politiques sur le règlement du conflit du Sahara occidental sont à l’arrêt depuis la démission en mai 2019 de l’ancien Envoyé personnel Horst Kohler, à qui l’ONU n'a toujours pas nommé de successeur afin de pouvoir relancer le processus de règlement politique, et au moment où le Front Polisario, représentant légitime du peuple sahraoui, est dans l'attente de la désignation d'un nouvel émissaire.
L’ancien président allemand Kohler a réussi durant ses vingt mois de médiation à insuffler une nouvelle dynamique au processus de paix de l’ONU en tenant deux tables rondes à Genève.
Cependant, M. Kohler n’a pas échappé à des obstacles, comme son prédécesseur Christopher Ross, l’empêchant de mener à terme sa mission de médiation. Avec son départ, la question du Sahara occidental aura consommé quatre médiateurs après les deux américains James Baker et Christopher Ross et le hollandais Peter Van Walssun.
En réponse à de multiples appels à accélérer la nomination d'un nouvel envoyé personnel pour le Sahara occidental, le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait assuré qu'un processus de sélection était en cours pour nommer un successeur de Horst Kohler, ajoutant que "l'ONU reste pleinement déterminée à aider les parties à trouver une solution politique" au Sahara occidental. Une solution "qui soit juste, acceptable pour tous et, surtout, qui mettra un terme à ce conflit qui dure depuis trop longtemps".
L'UA attachée à la tenue d'un référendum au Sahara occidental
L'ex-émissaire de l'ONU Horst Kohler, démissionnaire en mai pour raison de santé, "a pu rétablir une dynamique et un élan pour le processus politique, via des tables rondes ayant réuni le Maroc, le Front Polisario, ainsi que l'Algérie et la Mauritanie comme pays observateurs, avait souligné Antonio Guterres dans un rapport début septembre dernier remis au Conseil de sécurité.
Après une longue interruption du dialogue, deux tables rondes ont réuni en Suisse en décembre et mars les parties sans cependant aboutir à une percée significative. "Il est essentiel que cet élan ne soit pas perdu", a ajouté Guterres.
En octobre, et après s’être plaint du retard dans la nomination d’un nouvel envoyé personnel au Sahara occidental, le Polisario avait condamné les "conditions imposées" par le Maroc dans l’opération de désignation d’un remplaçant à Horst Kohler. Et d’assurer, dans une lettre à Antonio Guterres, que le mouvement "n’acceptera pas ( ) que le processus de paix sous l’égide des Nations unies, y compris la désignation du nouvel envoyé personnel du secrétaire général, soit otage des conditions préalables du Maroc, qui rejette la légalité internationale".
 "Le retard dans la nomination d'un nouvel envoyé personnel a paralysé le processus politique", a déploré pour sa part le président Brahim Ghali. (SPS)
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