Londres, 21 jan 2017(SPS) L’organisation britannique de défense des droits de l’Homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental a dénoncé les conditions "épouvantables" de détention des sahraouis dans les prisons marocaines, et a demandé leur libération "immédiate".
L’ONG a affirmé dans une dernière publication sur son site web que les prisonniers sahraouis dans les geôles marocaines font face à des "abus à grands risques sur leur vie", luttant quotidiennement pour leur survie, dans des cellules "surpeuplées, sans ventilation, sous des températures qui peuvent atteindre 44° pendant l’été".
Les prisonniers politiques sahraouis sont également "régulièrement maltraités physiquement et moralement par les gardiens de prison conduisant à la mort dans certains cas", affirme l’organisation.
La situation des prisonniers sahraouis n’a jamais été prise en compte sérieusement ce qui crée un climat d’"impunité totale", s’est indignée Adala UK.
Elle souligne que le 13 janvier en cours, les prisonniers politiques Ali Saadoun, Noreddine Aargouni et Khallihenna El-Fark, détenus dans la "carcel negra (prison noire)" à El Aaioun, ont entamé une grève de la faim après avoir été placé en isolement total pour avoir, deux jours auparavant, dénoncé les "conditions atroces" et les "abus" dont ils étaient victimes.
Les prisonniers avaient également expliqué que la seule raison de leur arrestation était leur lutte politique pour l’autodétermination du Sahara Occidental.
L’organisation cite aussi le cas de l’étudiant sahraoui, Abdelmoula Al Hafidi et 13 autres étudiants qui, sans être jugés, ont passé des mois en prison depuis le 16 avril 2016, dans des conditions "inhumaines" dans la prison "Oudaya", à Marrakech, au sud du Maroc.
Elle affirme qu’ils sont tous des "prisonniers politiques arrêtés juste pour avoir exprimé leur opinion politique favorable au respect des résolutions de l’ONU sur le conflit au Sahara Occidental, et pour avoir organisé des manifestations pacifiques soutenant cette position".
Adala UK rapporte que Abdelmoula Al Hafidi avait été placé à l’isolement le 6 janvier en cours pour une période de 20 jours pour avoir dénoncé la torture dont il a été victime de la part des gardiens de prison.
Le prisonnier a entamé une grève de la faim le jour même de son placement à l’isolement et d’autres prisonniers politiques sahraouis ont suivi son exemple, par solidarité.
L’ONG britannique attire l’attention sur le fait qu’aucun du groupe des étudiants n’a été jugé, et que leur procès a été reporté pour la 6ème fois, le 5 janvier au 14 février 2017.
En attendant, ils vivent dans des conditions où le manque d'hygiène conduit à la propagation des maladies, la nourriture est insuffisante, et où il est interdit de recevoir la nourriture apportée par leurs proches.
Elle relève que "la majorité des prisonniers et ex-prisonniers" qu’elle avait rencontré pour un rapport établi en 2015 étaient "extrêmement faibles et beaucoup souffraient de maladies de la peau, ou de reins", affirmant que "certains des étudiants emprisonnés actuellement à Marrakech souffrent des mêmes maladies".
Adala Uk a exhorté les autorités marocaines à lancer des enquêtes sur les violations des droits de l’homme des prisonniers sahraouis, appelant à leur libération "immédiate".
Elle estime qu’une enquête "impartiale" devrait être ouverte sur les arrestations "abusives" et la "torture" dont étaient et continuent d’être victimes les prisonniers politiques sahraouis, pour traduire en justice les responsables. (SPS)
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