Paris, 18 fév 2015 (SPS) La plate forme de solidarité avec le peuple du Sahara occidental en France a appelé le président français, François Hollande de soutenir le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui qui ne peut être concrétisé que par un référendum, "au nom des valeurs de la République, de la France et du droit international que nous avons contribué à établir et à défendre", a indiqué la présidente de la plate forme, Aline Pailler.
"Ne pensez-vous pas qu'il est temps pour la France de changer de politique? La France, son président, son gouvernement s'honoreraient de mettre un coup d'arrêt au soutien inconditionnel du Maroc qui bafoue en toute impunité le droit international et les droits de l'homme", s’est interrogé Mme Pailler dans une lettre au président français, François Hollande.
"Monsieur le Président, en avril prochain, le Conseil de sécurité de l'ONU va se prononcer sur le Sahara occidental. À cette occasion, je vous demande au nom des valeurs de la République, de la France et du droit international que nous avons contribué à établir et à défendre, de soutenir le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui qui ne peut être concrétisé que par un référendum", a-t-elle ajouté.
"Je vous demande aussi, Monsieur le Président, d'approuver la mise en place d'un mécanisme international de surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental, mécanisme banal et légitime dont le refus par la France contredirait toutes les déclarations d'attachement au droit international et aux droits de l'homme que vous-même et votre gouvernement portez en Europe et dans le monde", a fait savoir Mme Pailler.
Elle a aussi rappelé qu’au nom de la loi française dite de "compétence universelle", l'ACAT (Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture) avait porté plainte en février 2014 contre le directeur de la DGST marocaine, M. Hammouchi, lors de sa présence en France, pour faits de torture contre deux Marocains et un Sahraoui.
"Presqu'un an après, c'est ce même directeur de la DGST que le gouvernement français a décidé d'honorer en lui attribuant les insignes d'Officier de la Légion d'honneur", a regretté Mme Pailler.
"Je suis profondément scandalisée par cette décision qui distingue une personne visée par des plaintes pour tortures faisant l'objet d'enquêtes judiciaires en France. Est-ce de votre part une concession faite au Maroc pour le rétablissement de la coopération judiciaire entre les deux pays? ".
"Je vous demande, Monsieur le Président, de renoncer à cette décoration qui a été reçue par le pouvoir marocain comme un encouragement à poursuivre sa politique de répression et de violation des droits de l'homme, notamment dans les territoires sahraouis occupés", a-t-elle dit, soulignant que "deux journalistes français, qui réalisaient un documentaire pour France 3, ont été arrêtés le 15 février 2015 à Rabat au siège de l'AMDH et expulsés".
Les manifestations de la population sahraouie, toujours pacifiques, pour réclamer le droit à l'autodétermination (reconnu par les Nations unies), sont violemment réprimées , notamment le cas des 22 militants sahraouis, du groupe dit de Gdeim Izik, condamnés par un tribunal militaire à de très lourdes peines de prison, de 20 ans à la perpétuité, sur la base d'aveux arrachés sous la torture, a-t-elle déploré.
Une copie de cette lettre a été adressée également au ministère français des Affaires étrangères, rappelle-t-on.(SPS)
020/090/000 181127 FEV 015 SPS