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Le système colonial marocain mis à nu

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Abuja abrite la Conférence internationale de soutien à la cause sahraouie : le système colonial marocain mis à nu


La capitale nigériane, Abuja, abrite, durant deux jours, à partir de demain mardi, la Conférence internationale de soutien et de solidarité avec le peuple du Sahara occidental. Prendront part à la rencontre plus de 600 participants, venus des différentes régions du monde, dont des universitaires, des chercheurs et des experts du Droit international. Organisée par l’Association des universités du Nigeria, les présents traiteront de plusieurs thématiques relatives à la colonisation marocaine du Sahara occidental.


Le rendez-vous africain d’Abuja, en soutien à un peuple africain, aspirant à exercer son droit légitime à l’autodétermination, verra la participation d’une délégation sahraouie de plus d’une cinquantaine de personne, dont des militants des territoires sahraouis encore sous occupation marocaine. À travers les thématiques liées à la colonisation marocaine du Sahara occidental qui seront à l’ordre du jour des travaux de la Conférence d’Abuja de soutien au peuple sahraoui, encore une fois, le voile sera levé sur les violations par les autorités coloniales marocaines des droits de l’Homme dans les territoires occupés, à travers, notamment, les témoignages de militants sahraouis.

 

L’occasion sera aussi pour les universitaires et les experts de mettre en lumière les conséquences et les risques majeurs portés par le non-parachèvement du processus de décolonisation au Sahara occidental, dernière Question de décolonisation, inscrite sur l’agenda des Nations unies. Il sera question, durant ces deux jours, de conférences qu’animeront des universitaires et des experts du Droit et des relations internationals. Pour ne citer que celle autour du thème «Sécurité et Paix au Sahel» qu’animera le licencié en sciences politiques et relations internationales, master et professeur doctorant, Belkacem Iratni, ainsi que sur le «Conflit sahraoui et la Stabilité en Afrique du Nord» qu’animera le professeur en relations internationales, Smaïl Debch.

 

Il sera également question d’interventions d’universitaires et de représentants de réseaux de soutien de la Cause sahraouie, à travers le monde, dont ceux de pays africains, qui ne manqueront certainement pas de rappeler que la nouvelle génération africaine est tout aussi attachée et engagée à faire valoir la primauté du Droit international au droit de la force et la realpolik. Engagement qui n’a cessé de se renouveler à travers des générations, depuis l’invasion en 1975, de l’armée du Royaume chérifien du Sahara occidental, et dont la Conférence d’Abuja, est un camouflet au colonisateur marocain et ses alliés qui espèrent, en vain, de dévier la nature fondamentale de la Question sahraouie, une question de décolonisation inscrite à l’ONU.

 

Les experts et professionnels présents à la Conférence internationale d’Abuja débattront, par ailleurs, des perspectives à dégager et promouvoir en faveur de la Cause sahraouie, notamment en direction de l’Union africaine (UA), l’Union européenne (UE) et aussi l’ONU. En direction de l’UA, après l’activation de son rôle pour le règlement du conflit opposant le Front Polisario et le Maroc sur le Sahara occidental, sur la base de la légalité internationale, avec la nomination de l’Envoyé spécial de l’UA, en l’occurrence Joaquim Chissano, l’organisation continentale est appelée à consentir plus d’efforts, notamment en direction de l’ONU.

 

Pour rappel, c’est le plan de l’UA qui a été adopté par l’ONU, début des années 90, portant organisation du référendum au Sahara occidental qui a été endossé par l »institution onusienne. Pour ce qui est de l’UE et du rôle qu’elle doit jouer, celle-ci est appelée à peser sur le Maroc, en vue de l’amener à se plier à l’application du Droit international au Sahara occidental. Outre ce rôle précité de l’UE, ses membres, notamment la France, sont appelés à plaider pour l’application du Droit international et du respect des droits de l’Homme, aussi pour le Sahara occidental. À ce propos, il faut noter que l’Espagne, au regard de sa responsabilité historique et politique dans la colonisation du Sahara occidental par le Maroc, suite au non-parachèvement, par Madrid, du processus de décolonisation des territoires sahraouis.

 

Le rendez-vous africain d’Abuja, au Nigeria, pour le soutien de la Cause sahraouie marquera, sans nul doute, le lancement d’une cadence plus soutenue, particulièrement dans le milieu universitaires, à travers le monde, du soutien aux droits légitimes du peuple sahraoui, à vivre libre et indépendant.


Karima Bennour

 

Le Courrier d'Algérie, 01/06/2015