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Allégations de détournement de l'aide aux réfugiés sahraouis: le Maroc se trahit devant le Parlement européen

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Bruxelles, 15 juillet 2015 (SPS) - La présentation devant le Parlement européen de l'état réel du dispositif de l'aide de l'Union européenne (UE) aux réfugiés sahraouis, basé sur plus de 30 rapports d'audit, vient de contrebalancer les allégations marocaines de "détournement d'une partie de l'aide européenne destinée aux populations sahraouies dans les camps de réfugiés."


Dans son intervention, mardi 14 juillet, devant la Commission du "contrôle budgétaire"  au Parlement européen, le directeur général de l'aide Humanitaire et de la Protection civile (ECHO), le danois Claus Serensen, a démonté les arguments "spécieux" de la présidente de la Commission du contrôle budgétaire, l'allemande Ingebourg Grassle, qui a convoqué cette session spécialement pour remettre sur le tapis un rapport daté de 2007 et qui pointe un détournement de l'aide humanitaire aux réfugiés sahraouis.


Cette dernière qui a effectué en avril dernier, une visite à Dakhla (ville occupée du Sahara occidental) en compagnie du président du groupe d'amitié avec le Maroc, n'a eu de cesse de ressasser ces "rumeurs répandues au Maroc", selon les propos de M. Serensen.


Le DG de l'ECHO a présenté le dispositif de contrôle de l'acheminement de l'aide européenne, dispositif qualifié d'extrêmement "rigoureux" et "complet", preuve à l'appui. S'appuyant sur des arguments solides, le responsable de l'ECHO a réaffirmé devant l'assistance que "l'opération se déroule depuis 2003 avec l'établissement de 36 rapports d'audit dont 8 réalisés sur place dans les camps sahraouis", a-t-il affirmé.


Revenant sur les frustrations endurées par la population sahraouie des camps et la situation précaire en matière d'assistance humanitaire, le DG de l'ECHO a noté que l'UE doit rester présente sur ce volet humanitaire mais elle doit également déployer des efforts pour faciliter la recherche d'une solution politique à ce conflit et que "la tenue du référendum est la seule solution à cette crise prolongée".


Au cours des débats, l'Eurodéputée espagnole, Ayala Sender, a été encore plus tranchante et directe, puisqu'elle a vivement interpellé la présidente de la commission sur ses réelles motivations en instrumentalisant un vieux rapport de l'Office anti-fraude de l'UE (OLAF) pour reve nir sur une question qui a déjà fait l'objet de vote en commission et de réponses convaincantes de la part de deux commissaires européens.


La députée espagnole a demandé par ailleurs à la présidente de la commission de s'expliquer clairement sur l'intérêt qu'elle entretient pour l'emploi "des rumeurs" loin de l'approche qui doit normalement présider au contrôle budgétaire.


S'interrogeant sur les raisons et le timing de l'exhumation d'un vieux rapport d'OLAF -avant la réunion du Conseil de sécurité d'avril dernier- et les tentatives de son exploitation par des parties liées au Maroc, la députée espagnole a noté avec intérêt la nécessité de "maintenir l'aide humanitaire européenne aux réfugiés sahraouis et d'éviter tout amalgame entre l'aspect humanitaire et l'aspect politique du conflit."


Défaite cinglante pour le Maroc


D'autres députés se sont joints à la représentante de l'Espagne, dont l'italien Raffaele Fitto, qui a rappelé que cette population vulnérable (réfugiés sahraouis) se retrouve dans cet état parce qu'elle a été chassée par l'envahissement et l'occupation des territoires sahraouis par les forces marocaines, ce qui  devrait pousser l'UE à exercer de fermes pressions sur le Maroc afin de trouver une solution politique à ce conflit prolongé.


Suite à ce plaidoyer, le Maroc subit une nouvelle défaite cinglante au Parlement Européen dans sa tentative de faire dévier le processus de décolonisation des territoires occupés. En janvier 2015, un rapport de l'Office anti-fraude européen (OLAF) sur l'aide européenne aux réfugiés sahraouis avait été exhumé, huit ans après, des archives pour entacher l'image du Front Polisario, alors que le monitoring et la surveillance de l'aide sont assurés sur le terrain par le HCR, ECHO, le PAM et d'autres ONG.


Dans leur réactions, plusieurs organisations et partenaires avaient constaté que le but de sortir ce rapport, qui n'a rien avoir avec la réalité du terrain, est de "décourager les donateurs d'octroyer leurs aides aux réfugiés et, par la même, dégrader la situation humanitaire dans les camps des réfugiés sahraouis".


De son côté, le Croissant rouge sahraoui (CRS) avait affirmé détenir des informations faisant état d'"agissements d'individus activant pour le compte du Maroc", soulignant que l'UE n'avait jamais établi l'existence de détournement des aides humanitaires dans les camps de réfugiés sahraouis.


Face à une telle campagne de désinformation, le CRS avait appelé la communauté internationale à "ne pas tomber dans le piège de la manipulation et des mauvaises intentions". SPS

 

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