Alger,26 aout 2024 (SPS) Le scandale du Maroc dans la capitale japonaise lors de la Réunion ministérielle de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) a provoqué l'hystérie du régime du Makhzen et de sa presse, qui a donné libre cours à ses illusions en faisant la propagande d'une victoire fictive que le royaume aurait réalisée à travers une prétendue exclusion de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) de la participation au Sommet du Forum de la coopération sino-africaine (FOCAC) prévu les 5 et 6 septembre 2024 à Pékin.
En effet, la presse marocaine a commencé, ces deux derniers jours, à faire la propagande de cette victoire fictive à travers une campagne médiatique visant sans nul doute à couvrir ce qu'il convient d'appeler "le scandale du Maroc à Tokyo" suite au lamentable échec des manœuvres marocaines qui avaient pour but de priver la République sahraouie de participer à la Réunion ministérielle de la TICAD, tenue les 24 et 25 août 2024 au Japon.
Ainsi, et en vue de mettre à nu les mensonges colportés par le Makhzen, il est nécessaire de revenir aux décisions et pratiques de l'Union africaine (UA) concernant les partenariats. Et il importe ici de rappeler que les partenariats unissant l'UA à différents acteurs internationaux sont classés en deux catégories principales.
La première catégorie concerne les partenariats multilatéraux, dans lesquels l'UA est une des principales parties. Aussi, elle assure l'organisation et la présidence avec la partie étrangère, comme c'est le cas pour la TICAD et les rencontres de l'organisation continentale avec l'Union européenne ou la Ligue arabe.
La deuxième catégorie concerne les partenariats bilatéraux entre un pays et plusieurs pays africains comme c'est le cas pour le Forum de coopération sino-africain et d'autres mécanismes de partenariat liant le continent africain à d'autres pays tels que la Russie, la Corée, la Turquie et l'Italie.
D'après les résolutions de l'UA, la participation à ces réunions dépend du type de partenariat en question.
C'est la formule de la participation inclusive regroupant l'ensemble des membres de l'UA qui a été retenue pour les partenariats multilatéraux, tels que la TICAD et les autres partenariats liant l'UA à l'UE et à la Ligue arabe. Ces réunions étant organisées sous la bannière de l'UA, tous ses Etats membres ont le droit d'y participer.
En revanche, une participation limitée a été adoptée pour les partenariats bilatéraux concernant un nombre restreint de pays africains invités par le pays hôte, en fonction de la qualité et du niveau des relations bilatérales.
De ce fait, le Forum sur la coopération sino-africaine a été inscrit, dès sa création en 2000, parmi les mécanismes bilatéraux liant la Chine à nombre de pays africains, car ne conférant aucun rôle à l'Organisation continentale, à savoir l'UA, qui n'est pas concernée, en effet, par ses réunions et ses conclusions. Ainsi, la République sahraouie, à l'image d'autres pays africains, n'a participé à aucune réunion de partenariat sino-africain depuis son établissement. Alors, comment serait-elle exclue, comme le prétend le Maroc, si elle n'est même pas concernée par ces réunions qui ne relèvent pas de l'UA.
L'image se clarifie ainsi de plus en plus sur les mensonges et les allégations diffusés par le Makhzen avant même la fin des travaux de la TICAD, ce Makhzen qui n'arrive pas à tenir tête aux coups successifs de l'UA, du pays hôte, le Japon, et puis du reste des pays africains qui n'ont pas digéré le comportement de bandit de la délégation marocaine.
Ce qui est plus curieux, c'est que le Makhzen, qui tente de diffuser ses mensonges et ses allégations au sujet du sommet prévu en Chine, a feint d'oublier que la Chine a des positions constantes et inébranlables vis-à-vis de la question de décolonisation au Sahara occidental, des positions justement traduites par les déclarations des représentants de ce pays aux Nations unies, notamment au Conseil de sécurité, ainsi que par les communiqués émis par les autorités chinoises à maintes occasions.
Lors de la visite d'Etat effectuée en Chine, en juillet 2023, par le président de la République algérienne démocratique et populaire, M. Abdelmadjid Tebboune, la Chine avait réitéré cette position sans ambiguïté aucune.
D'ailleurs, la déclaration commune adoptée à cette occasion affirme "le soutien de l'Algérie et de la Chine aux efforts visant à parvenir à une solution durable et équitable à la question sahraouie dans le cadre de la légalité internationale, notamment les résolutions y afférentes des Nations unies, à même de garantir au peuple du Sahara occidental son droit à l'autodétermination conformément aux principes et objectifs de la Charte des Nations unies".
Ainsi, la nouvelle sortie marocaine n'est autre qu'une tentative désespérée du Makhzen de jeter, tant bien que mal, de la poudre aux yeux des Marocains et de détourner leurs regards du scandale de Tokyo, celui de l'arroseur arrosé.
Au lieu d'écarter la République sahraouie, les manigances du Maroc se sont soldées par un retour en force de cette dernière, affirmant au Maroc et à ses féaux partisans que la question sahraouie demeure d'actualité et que l'occupation des territoires sahraouis prendra fin tôt ou tard.(SPS)