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La Suisse bannit les importations agricoles en provenance du Sahara occidental occupé

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Bruxelles, 05 jul 2020 (SPS) Les trois plus grands détaillants suisses, Coop, Migros et Denner ont banni de leurs rayons les produits agricoles originaires du Sahara Occidental, refusant d’être complices de l’occupation marocaine.
Des statistiques commerciales suisses consultées par l’observatoire Western Sahara Ressources Watch, révèlent que la Suisse a mis fin en 2019 à ses importations agricoles controversées en provenance du Sahara Occidental.
Selon WSRW, 2019 a été la première année qui n’affiche aucune importation de produits à partir de ce territoire.
Les détaillants Migros et Denner ont tous deux confirmé à l'ONG suisse "Terre des hommes Schweiz" qu'ils n'ont acheté aucun produit du Sahara occidental en 2019 et qu'ils continueront de bannir ces importations.
Migros et Denner ont suivi l’exemple du distributeur Coop, qui a déjà cessé en 2017 de revendre des produits du territoire occupé.
Le détaillant Migros précise qu'après "des clarifications et des avis juridiques approfondis" en 2017, il a décidé "de s'abstenir d'acheter des produits en provenance de zones occupées conformément au droit international", une description qui s’applique sur le territoire du Sahara Occidental.
De son côté, Denner indique que la décision d’arrêter ces importations a été prise en 2017.
En 2012, WSRW a levé le voile sur la façon dont des produits de l'agro-industrie controversée dans le territoire occupé, se retrouvent dans les paniers de clients européens non avertis.
Dans un rapport, intitulé  étiquette et responsabilité" WSRW a révélé que ces produits proviennent des plantations détenues par le roi du Maroc ou par des conglomérats franco-marocains. Les bénéfices et les emplois générés par ces terres riches ne bénéficient qu’à la puissance occupante.
C’est toute une industrie florissante qui est bâtie sur une fausse déclaration systématique des pays d’origine, ce qui laisse les clients dans l’ignorance, en violation directe d'une directive clé de l'UE qui donne aux consommateurs le droit d’en être informés correctement.
Selon l’observatoire, les melons et les tomates cultivés dans le territoire occupés sont devenus "des instruments politiques", utilisés par le Maroc pour "gagner implicitement la reconnaissance de sa revendication intenable sur le Sahara occidental".
Cependant la stratégie de Rabat n’a pas fonctionné en Suisse où le Conseil fédéral a déclaré formellement et à maintes reprises, que l’accord de libre-échange liant la Suisse et le Maroc ne s’appliquait pas au territoire du Sahara Occidental occupé.
Il relève que "la clarté" de la Suisse et des autres Etats membres de l'Association européenne de libre-échange (AELE) concernant ce dossier a été évoquée dans la déclaration du 13 septembre 2016 de l'avocat général de la Cour de justice de l’Union européenne dans l’affaire des accords Maroc-UE.
" En décembre 2016, la CJUE a jugé que l'accord commercial UE-Maroc ne pouvait être appliqué au Sahara occidental, le Maroc n'ayant ni souveraineté ni mandat international pour administrer le territoire ", rappelle WSRW.
En 2016, la question a attiré l'attention des médias suisses au moment où le succès de la campagne de "Terre des hommes Schweiz" a incité les supermarchés à changer de position à l’égard de ce commerce.
Durant la même année, les statistiques du commerce extérieur de la Suisse ont introduit la catégorie "Sahara occidental" pour déclarer aux clients l'origine de ces importations provenant des territoires occupés.
L’observatoire estime que dans la pratique il est difficile pour les importateurs suisses de faire une déclaration correcte sur l’origine de ces importations agricoles car le Maroc refuse d'étiqueter correctement les produits provenant du Sahara occidental.
Mais il affirme que les statistiques commerciales montrent que 2019 a été la première année où aucun melon ou tomate du territoire occupé n'a été importé en Suisse. (SPS)
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