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Rassemblement à Paris pour le droit de visite aux prisonniers sahraouis détenus au Maroc

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Paris, 18 avr 2018 (SPS) Un rassemblement a été organisé mardi après-midi à une centaine de mètres du ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères à Paris en soutien à la militante française de la cause sahraouie, Claude Mangin, qui a entamé une grève de la faim suite à son interdiction par les autorités marocaines de rendre visite à son mari Naâma Asfari.
Le militant sahraoui Naâma Asfari est un prisonnier politique détenu depuis novembre 2010, condamné à 30 ans de prison pour avoir défendu le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui.
Claude Mangin, expulsée pour la 4e fois du Maroc, rencontrée sur place, a indiqué qu'elle élira domicile, durant sa grève de la faim à la mairie de Vitry-sur-Seine jusqu'à ce que "les autorités marocaines lèvent son interdiction du territoire marocain" pour qu'elle puisse rendre visite à Naâma Asfari, tel que stipule le droit international, souhaitant des autorités françaises une intervention dans ce sens.
Le rassemblement, qui a regroupé des militants français pour la cause sahraouie, le mouvement associatif, trois députés (deux du Parti communiste et un de la France insoumise), et des Sahraouis vivant en France, a demandé la libération des prisonniers politiques sahraouis et l'extension du mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance du respect des droits de l'homme au Sahara occidental.
Au cours du rassemblement, le secrétaire général de la Plateforme des associations françaises de solidarité avec le peuple sahraoui, Jean-Paul Lemarec, a réaffirmé que le refus d'entrée sur le territoire marocain de Claude Mangin constitue une "atteinte constante et grave" à son droit à une vie privée et familiale et au droit des prisonniers aux visites familiales, dénonçant que "c'est aussi une violation du droit international".
"L'expulsion de Claude Mangin-Asfari du Maroc illustre bien la situation au Sahara occidental occupé illégalement et colonisé par le Maroc depuis 1975. Les manifestations pacifiques y sont réprimées avec violence, les délégations étrangères interdites, les militants sahraouis arrêtés et condamnées à de lourdes peines de prison à l'issue de procès inéquitables", a-t-il souligné.
 L'ancien éditeur anticolonialiste, qui avait publié, il y a plus de soixante ans, l'illustre ouvrage d'Henri Alleg "La Question", Nils Andersson, a déclaré à l'APS qu'il est présent au rassemblement pour exprimer son soutien au peuple sahraoui et dénoncer la nature du régime du Maroc.
"Le peuple sahraoui a droit à son autodétermination et le Maroc n'a aucune souveraineté sur ce territoire qu'il occupe illégalement", a-t-il dit, dénonçant le silence de la classe politique française face à ce "déni de droit" parce que, a-t-il expliqué, le Maroc représente pour elle "le pays de leurs vacances comme l'était l'Espagne au temps de la dictature".
Le Maroc, soutenu par la France, interdit depuis des mois des visites aux prisonniers sahraouis détenus dans ses prisons, ainsi que celles des militants des droits de l'homme.
En février dernier, deux avocates, Ingrid Metton et Olfa Ouled, du groupe des 24 militants sahraouis de Gdeim Iziz, détenus au Maroc depuis plus de sept ans, ont été interdites d'entrer au Maroc.
Les deux avocates, du barreau de Paris, qui avaient défendu les militants sahraouis lors des audiences de leur procès en appel, entre janvier et mai 2017, à la Cour d’appel de Rabat-Salé, ont voulu rendre visite à leurs clients suite à des informations faisant état de mauvais traitements qu'ils auraient subis en prison, rappelle-t-on.
Dix-neuf militants sahraouis, rappelle-t-on encore, ont été lourdement condamnés le 19 juillet 2017, au terme de ce procès où les seules preuves présentées restent des aveux signés sous la contrainte. Les prisonniers politiques sahraouis ont été dispersés dans 7 prisons à travers le territoire marocain. (SPS)
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