Boujdour occupée, 23 avr 2022 (SPS) Des militantes sahraouies dans la ville de Boujdour occupée ont dénoncé la répression et l'agression qu'elles subissent par les forces d'occupation marocaines en raison de leur campagne en faveur de la libération de leur compatriote Sultana Khaya, assignée à résidence depuis plus d'une année.
Dans un reportage publié vendredi par "Middle East Eye" sur les violations des droits de l'Homme commises par l'occupation marocaine dans la ville de Boujdour au Sahara occidental occupé, les militantes Mbarka et Fatima Mohamed al-Hafiz ont affirmé avoir été battues et menacées par les agents de sécurité marocains, en raison de leur soutien à la militante sahraouie des droits de l'Homme, Sultana Khaya.
Le site d'information Middle East Eye a rapporté le tableau sombre brossé par les deux sœurs, soulignant que toutes les deux portaient des traces de brutalité sur leurs corps et sont encore couvertes de coupures et d'ecchymoses, après l'attaque dont elles ont été victimes dimanche dernier. Elles ont décrit toute l'agression et la brutalité accrues subies de la part des services de sécurité, qui surveillent toujours les moindres faits et gestes, notamment leurs éventuelles tentatives de sortie de chez elles.
"J'ai surtout été frappée à la tête, j'ai encore mal. J'ai également été frappée sur le reste de mon corps, mais principalement à la tête et au visage", a confié depuis son domicile Mbarka à Middle East Eye.
Sa sœur Fatima, qui vit non loin de là, a raconté que "trois policiers sont sortis de leur voiture et deux autres marchaient derrière moi, sont venus directement vers moi et ils ont commencé à me frapper jusqu'à ce que je saigne. J'ai été frappée aux mains et aux pieds et ils ont continué de me frapper jusqu'à être sûrs que je m'étais évanouie".
En plus des deux sœurs, six autres militantes, Zainabu Babi, Fatma Babi, Hajitna Babi, Oum-el-Mouminin Abdallah Brahim, Maluha Mohamed al-Hafiz et Balla Mohamed al-Hafiz ont été quasiment assignées à résidence et leurs rues et quartiers ont été bouclés par la police.
"Nous sommes torturées en tant que femmes parce que notre arme est notre drapeau. Nous luttons en tant que femmes pacifiques (...) Ils nous battent, ils nous torturent, ils nous privent de nos salaires (...) mais cela ne m'empêchera pas de lutter, pas plus que mes amies. Nous croyons en un processus pacifique et nous y croyons encore", a déclaré Sultana Khaya lors d'un webinaire en direct diffusé depuis son domicile.
En novembre 2021, Amnesty International a lancé un appel à une action urgente afin de "mettre fin immédiatement aux violentes attaques contre Sultana Khaya et sa famille et mener sans délai, une enquête exhaustive, indépendante, transparente et efficace sur le recours abusif à la force par les agents de sécurité et les attaques contre elle et sa famille, y compris sur les allégations de viol et d'agressions sexuelles, et de veiller à ce que les responsables présumés soient déférés à la justice dans le cadre de procès équitable".(SPS)
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