Madrid, 19 mai 2021 (SPS) Les détenus politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik ont été torturés sur ordre des hautes autorités marocaines, a révélé leur avocate, Ingrid Mitton, qui dénonce le recours par l’occupant marocain à des méthodes "méprisables" et "indignes" pour obtenir des aveux.
Intervenant mardi lors d'un séminaire virtuel sur les prisonniers politiques sahraouis, détenus dans les prisons marocaines, l'avocate a affirmé que "les prisonniers ont été systématiquement torturés par les services de sécurité marocains qui agissent selon les instructions qui leur viennent des hauts lieux de Rabat, recourant à des méthodes méprisables et indignes pour obtenir des aveux''.
Au cours de son intervention, l'avocate a dénoncé "le déni de la vérité et un simulacre de procès", réservés aux détenus sahraouis qui luttent pacifiquement pour leurs droits. Il est à noter que l'avocate française Ingrid Mitton a été victime de violences et d'expulsion de l'intérieur de la cour d'appel de Salé (Maroc) où s'était déroulé le procès des détenus politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik par la police marocaine, et a également été empêchée d'entrer sur le territoire marocain pour rendre visite à ses mandants.
Au terme d'un procès qui a duré 7 mois, de reports en reports, ladite Cour d’appel de Rabat a condamné en juillet 2017 les 20 des 24 prisonniers politiques sahraouis aux mêmes peines de prison que celles prononcées en 2013 par le tribunal militaire de 25 ans à la prison à perpétuité.
Les autorités d'occupation marocaines ont prononcé des peines iniques allant de deux ans de prison ferme à la perpétuité à l'encontre des détenus sahraouis au mépris du droit international et du droit des détenus à la défense, de surcroit victimes de torture, suscitant de vives condamnations internationales.
Les verdicts ont été prononcés "malgré l'absence de preuves juridiques prouvant leur implication, à l'exception des aveux extorqués sous la torture et la contrainte", selon ce que les rapports internationaux ont confirmé, en particulier le Comité des Nations Unies contre la torture.
L'affaire a donc de nouveau fait l'objet d'un appel devant la Cour de cassation marocaine qui n'a pas encore rendu de décision. 19 des 25 sont toujours en prison.
Les prisonniers politiques sahraouis sont les principaux leaders du camp de la liberté de Gdeim izik, un camp érigé entre octobre et novembre 2010, en faveur de l’autodétermination et de l’indépendance du Sahara occidental occupé, que les autorités marocaines ont démantelé dans la répression et le sang.
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