Madrid, 14 avr 2021 (SPS) La militante sahraouie Soltana Khaya a considéré que sa lutte pour la libération du Sahara occidental était celle de tous les Sahraouis, soulignant que l'occupant marocain ne peut pas continuer à violer les résolutions internationales et à ignorer le droit international.
Dans un entretien paru dans le journal espagnol Catalunyapress, Mme Khaya a déclaré que sa lutte pour l'indépendance du Sahara occidental n'était pas individuelle, mais plutôt menée par toute la population sahraouie (dans les territoires sahraouis), car, dit-elle, tous les Sahraouis partagent le même principe: "le Maroc ne peut pas continuer à occuper les territoires sahraouis, à violer les résolutions internationales et ne peut pas continuer à ignorer le droit international".
Par conséquent, elle s’engage "à poursuivre son combat jusqu'à ce que le peuple du Sahara occidental arrache son indépendance ou fasse partie de la lignée des hommes et des femmes qui sont aujourd'hui des martyrs".
Dans cet entretien, la militante a alerté que "tous les Sahraouis vivant dans les territoires occupés sont menacés dans leur intégrité physique et leurs vies étaient en danger. Je suis constamment menacé et assigné à résidence depuis plus de 134 jours".
Elle a affirmé que depuis qu'elle est rentrée d'Espagne, le 18 novembre, soit cinq jours après le début de la guerre au Sahara occidental, être victime d'"une agression continue". Sa mère, 84 ans, et sa sœur ne sont pas non plus épargnée par la répression de l'occupation marocaine. "J'ai souffert et continue de souffrir constamment. Ces derniers jours, ils ont intensifié les actions et je pense qu'ils veulent mettre fin à ma vie, m'assassiner", s'est-elle alarmé.
"Pendant tout ce temps, nous (elle et les membres de sa famille) avons été contraints à l'emprisonnement permanent dans notre maison. Certains jours, la nuit, ils éteignent les lampadaires, entrent dans la maison et agressent physiquement quiconque se trouvant à l'intérieur. Il nous est totalement interdit de recevoir des visiteurs. Toute famille qui a essayé de nous rendre visite de s'enquérir de notre situation a eu des problèmes", a-t-elle poursuivi.
Et d'ajouter: "Ils continuent d'utiliser toutes sortes de méthodes pour nous humilier, pour se venger de notre position politique".
Elle a signalé que les services de l'occupation marocaine ne sont pas contentés d'attaquer physiquement. En effet, d'après elle, les jeunes sahraouis qui se solidarisent avec sa famille ont été licenciés arbitrairement de leurs postes de travail.
"Les forces de l'occupation sont spécialisés dans toutes sortes de méthodes de torture", a-t-elle dénoncé en ajoutant: "Ici, les autorités, plutôt que de fonctionner comme un gouvernement, elles le font comme une mafia".
La petite pension que recevait sa mère a été supprimée, son frère a subi aussi des injustices similaires, a-t-elle dénoncé. Mais ce n'est pas pour autant que Khaya abandonne. "Je l'ai dit clairement et publiquement que ma maison, est le siège de la République arabe sahraouie démocratique tous les jours", a-t-elle dit.
"Chaque fois que je le fais, je reçois une raclée et ils peuvent me battre jusqu'à ce qu'ils me tuent, mais je resterai fidèle à mes principes et à ma lutte pacifique pour obtenir la liberté, non seulement la mienne, mais celle de l’ensemble de la population sahraouie résidant sous l’occupation marocaine", a-t-elle souligné.
"Je peux mourir, mais il y aura encore 20 000 Soltana qui continueront à se battre pour la liberté. La seule chose que nous exigeons, c'est que nous puissions vivre dignement, dans la liberté, dans un contexte de démocratie et de respect des droits de l'Homme et de respect de la liberté d’expression", s'est-elle exprimée. (SPS)
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