Boujdour occupée, 22 mars 2021 (SPS) La militante sahraouie des droits humains, Sultana Khaya, a qualifié de "grave" et d'"insoutenable" la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental occupé, et pressé la communauté internationale d'"intervenir" face à l'escalade de la répression marocaine contre le peuple sahraoui.
"La situation des droits humains dans les villes occupées du Sahara occidental est grave et insoutenable", met en garde la militante sahraouie dans une lettre adressée dimanche au secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
Sultana Khaya souligne que les autorités de l'occupation marocaines ont intensifié la répression et les violations des droits de l'Homme dans les villes sahraouies occupées, notamment "après l'agression qu'elles ont lancées le 13 novembre 2020 contre des manifestants sahraouis pacifiques à El-Guerguerat".
Qualifiant aussi d'"alarmante" la situation des droits de l'Homme dans les territoires occupés, l'activiste sahraouie note dans sa missive, "le retour flagrant (par l'occupant marocain) aux méthodes d'enlèvement et de détention arbitraire, les perquisitions à domicile, le harcèlement des militants des droits de l'Homme et de leurs familles".
"Abus, surveillance, arrestations, torture et disparitions, restreindre la liberté de mouvement des militants et des professionnels des médias et les exposer au chantage matériel et moral. Aggravation et détérioration des conditions des prisonniers civils sahraouis dans les prisons marocaines.
Extrême pauvreté, privation, marginalisation et racisme", relève aussi Sultana Khaya dans sa lettre.
De ce fait, elle appelle à "une intervention urgente et décisive" de la communauté internationale et de ses organisations de défense des droits de l'Homme pour "assurer la sécurité, la stabilité et la justice" au Sahara occidental.
Elle souligne, dans ce contexte, la nécessité d''élargir le mandat de la MINURSO (Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental) pour inclure le contrôle et le respect des droits de l'Homme. Il s'agit, selon elle, d'"un besoin urgent" pour mettre fin aux violations graves, ou du moins signaler les abus subis par tous les citoyens sahraouis sans défense dans les villes occupées".
S'agissant de sa propre situation, Sultana Khaya assure dans sa lettre au SG de l'ONU, que sa "situation continue de s'aggraver en raison de l'oppression, des abus, du harcèlement, et des humiliations de toutes sortes".
Elle ajoute :"depuis mon retour d'Espagne, les formes d'abus se sont multipliées de façon dramatique, touchant tous les membres de ma famille, y compris ma mère âgée".
Depuis le 19 novembre 2020, plusieurs unités de la police marocaine ont imposé un siège autour de la maison de Sultana Khaya, à Boujdour, au Sahara occidental occupé, la soumettant ainsi que toute sa famille à des abus physiques et psychologiques afin qu'elles cessent leurs revendications pacifiques en faveur de l'autodétermination et de l'indépendance du Sahara occidental. (SPS)
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