Washington, 02 mars 2021 (SPS) Le Front Polisario a dénoncé mardi la description "ambiguë" et "incohérente" de la situation générale dans les territoires sahraouis faite par le porte-parole du SG de l'ONU, invitant la MINURSO à être "neutre", "impartiale" et "indépendante" lorsqu'elle rend compte des événements au Sahara occidental.
"Le Front Polisario a pris note des récentes déclarations faites par le porte-parole du Secrétaire général de l'ONU lors de ses points de presse quotidiens sur la situation actuelle au Sahara occidental résultant de la grave violation par le Maroc du cessez-le-feu de 1991 et des accords militaires connexes", a affirmé le représentant du Front Polisario à l'ONU, Sidi Mohamed Omar dans un communiqué.
Dans ce contexte, le diplomate sahraoui assure que, "malgré l’affirmation selon laquelle la Mission de l'ONU pour le Référendum au Sahara Occidental (MINURSO) continue de suivre la situation sur l’ensemble du territoire, y compris à Guerguerat, la description ambiguë et incohérente de la situation générale dans le Territoire montre une fois de plus la tentative de la Mission de donner l’impression que le calme global prévaut toujours au Sahara Occidental".
Par ailleurs, M. Sidi Omar a fait savoir que, "le Front Polisario déplore cette façon réductrice de décrire la situation actuelle au Sahara Occidental, qui non seulement fait écho à certains aspects du récit officiel de l’Etat d’occupation marocain à cet égard, mais qui est également irresponsable et inutile", estimant qu'elle "sape encore la crédibilité déjà érodée de la Mission et induit le Secrétariat, le Conseil de sécurité (de l'ONU) et la communauté internationale en erreur sur la réalité de la situation actuelle au Sahara Occidental".
Selon lui, "il est indéniable que le Sahara Occidental est actuellement en état de guerre ouverte en raison de la violation grave du cessez-le-feu par l’Etat d’occupation marocain (..), qui a déclenché une nouvelle guerre qui pourrait entraîner les conséquences les plus graves pour la paix, la sécurité et la stabilité dans l’ensemble de la région".
Par ailleurs, le représentant du Front Polisario à l'ONU déplore, en outre, le fait que "l'Etat occupant marocain reste dans un état de déni et tente désespérément de minimiser l'impact des lourdes pertes subies par ses forces au cours des derniers mois", faisant savoir "qu'il a même émis des ordres stricts empêchant, entre autres, toute manifestation publique de deuil des soldats marocains victimes de la nouvelle guerre". "Il est impératif que la MINURSO maintienne sa neutralité, son impartialité et son indépendance lorsqu'elle rend compte des événements au Sahara occidental et en rapport avec celui-ci", soutient Sidi Mohamed Omar rappelant qu'elle "devrait tenir le Secrétariat des Nations Unies et le Conseil de sécurité informés des développements au Sahara occidental et en rapport avec celui-ci et soutenir la stabilité régionale".
"Plus de quatre décennies de construction de l'Etat et de lutte de libération sur tous les fronts témoignent éloquemment de la résilience, de la persévérance et de la détermination inébranlable du peuple sahraoui, sous la direction du Front Polisario, à réaliser ses aspirations nationales légitimes malgré toutes les adversités et défis", a-t-il martelé rappelant que la RASD a récemment célébré le 45e anniversaire de sa proclamation.
Rappelant que la démarche d'une solution pacifique n'a pas porté ses fruits à cause l'inertie des Nations Unies face aux tentatives marocaines d'imposer le fait accompli, le représentant du Front Polisario assure que, "le peuple sahraoui n'a d'autre choix que de poursuivre sa résistance et sa lutte de libération nationale en utilisant tous les moyens légitimes, y compris la lutte armée comme moyen de défendre son droit sacré et non négociable à l'autodétermination et à l'indépendance".
Il prévient l’Organisation des Nations Unies en général et la MINURSO en particulier sur le fait que l’attitude "de banalisation" à l’égard du Sahara occidental est la recette du désastre compte tenu de la situation actuelle dans le territoire résultant de la grave violation par le Maroc du cessez-le-feu de 1991(..).
"Il est également impératif qu'ils prennent conscience de la gravité de la situation et agissent en conséquence, car ce n'est pas seulement la crédibilité de l'ONU qui est en jeu, mais aussi la paix, la stabilité et la sécurité dans toute la région", a-t-il conclu. (SPS)
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