Chahid El Hafedh, 21 fev 2021 (SPS) Le ministre conseiller à la Présidence de la République, chargé des affaires politiques, Bachir Mustapha Sayed a indiqué dimanche que la tournée du ministre des Affaires étrangères, Salem Ould Salek, dans nombre de pays africains visait à "répondre aux fausses allégations et à la propagande malveillante du Maroc et à "demander à l'Union africaine (UA) d'assumer sa responsabilité dans la protection de son Acte constitutif".
"En qualité d'Envoyé spécial du président Brahim Ghali, M. Ould Salek a informé les responsables des pays africains visités de la situation sur le terrain à la lumière de la reprise de la lutte armée, suite à la violation marocaine de l'accord de cessez-le-feu, le 13 novembre 2020 dans la brèche illégale d'El Guerguerat, et l'agression des civils sahraouis sans défense", a déclaré à M. Bachir Mustapha Sayed.
L'objectif de cette visite, a-t-il ajouté "est de répondre aux fausses allégations et à la propagande malveillante du Maroc", et "demander à l'UA d'assumer sa responsabilité dans la protection de sa Charte".
Rappelant que la Charte de l'UA interdisait toute agression entre Etats membres et préconisait le respect des frontières héritées depuis l'indépendance et le règlement des différends par les moyens pacifiques, il a affirmé que "partant, l'UA est tenue d'intervenir pour protéger sa Charte".
Le ministre conseiller chargé des affaires politiques a fait état, dans ce contexte de "la disposition de la RASD à des négociations directes sous l'égide de l'UA".
Pour M. Bachir Mustapha Sayed, la tournée africaine du chef de la diplomatie sahraouie intervient dans le contexte d'une nouvelle dynamique favorable que la cause sahraouie n'avait pas connu depuis 1991. La reprise de la lutte armée et le tweet de l'ancien président américain, Donald Trump, reconnaissant la prétendue souveraineté de l'occupation marocaine sur les territoires sahraouis, "ont remis la question sahraouie au devant de la scène internationale", a-t-il expliqué.
Evoquant "l'attente" des Sahraouis d'une annulation de l'annonce twetée par Trump, le responsable sahraoui a précisé que "même s'il elle n'a pas été enregistrée ou documentée, il est très important pour nous que le département d'Etat américain répare cette erreur".
S'agissant de "la propagande malveillante" du régime marocain, M. Bachir Mustapha Sayed a mis en avant "la coopération avec le sionisme, à travers les représentations diplomatiques marocaines dans différents pays du monde", affirmant que "c'est dans le cadre de cet échange d'intérêts entre deux entités d'occupation, que sont à inscrire le refus du référendum et le plan d'autonomie proposé".
L'occupant marocain, a-t-il poursuivi, "a exploité la pauvreté de certains pays (...) et la conjoncture induite par la pandémie Covid-19 pour verser dans le marchandage de la cause sahraoui", qualifiant une telle politique de "crime organisé, à travers le recours au Soft Power pour parvenir à l'ouverture de +consulats+ dans les territoires sahraouis occupés".
Dans le même sens, le ministre conseiller chargé des affaires politiques a estimé que la fermeture par certains pays africains de "leurs consulats" dans les territoires sahraouis occupés, était "la rectification d'une erreur de participation à une agression contre un peuple qui lutte, depuis les années 1970, pour les mêmes droits que l'ensemble de leurs peuples ".
Fustigeant "la passivité" des Nations Unies et "les atermoiements" de son Secrétaire général, Antonio Guteres à désigner un Envoyé personnel pour le Sahara occidental, il a affirmé qu'il s'agit là d'une "connivence" avec le Royaume marocain.
Il a exhorté, à ce propos, l'ONU à assumer ses responsabilités entières et à hâter la désignation d'un Envoyé personnel du Secrétaire général.
Abordant les violations des droits de l'Homme enregistrées contre les civiles et les militants sahraouis dans les territoires occupés, M. Bachir Mustapha Sayed a indiqué qu'elles "ne font que mettre à nu les mensonges du régime marocain quant à une satisfaction de Sahraouis, en l'occurrence les pseudos élus et notables propulsés par les réseaux de ses renseignements dans les territoires occupés".
"Toute voix, tant dans les territoires sahraouis occupés qu'à l'intérieur du Maroc, est réprimée", a-t-il indiqué, ajoutant que la militante sahraouie des droits de l'Homme, Soltana Khaya constitue désormais "un symbole de résistance pour la femme sahraouie".
"Au bout de ses manœuvres, le Royaume d'occupation doit prendre conscience qu'il a vendu le peuple marocain à l'entité sioniste", a-t-il conclu. (SPS)
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