Alger, 03 fev 2021 (SPS) Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (CPS) engage sa première action depuis la réinscription de la question du Sahara occidental à son agenda en préparant un sommet, prévue dans quelques jours, pour étudier la question du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.
Sur la base des résultats du dernier sommet africain, le CPS "tiendra un sommet sur le Sahara occidental, tandis que la troïka pourrait se réunir au cours des prochains jours pour trouver des idées et faire des suggestions", a annoncé, mardi, le commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine, Smail Chergui à la Radio nationale.
Le chef du CPS a expliqué, à l'occasion, que la retour à la guerre entre le Maroc et la République arabe sahraouie démocratique (RASD), suite à l'agression militaire menée par les forces marocaines à El Guerguerat contre des civils qui manifestaient contre la brèche illégale créée dans cette zone tampon, "confirme la fragilité de la situation et la nécessité d'agir, de sorte que les discussions reprennent afin de parvenir à une solution mutuellement satisfaisante permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit à l'autodétermination via l'organisation d’un référendum".
En réponse à une question sur la raison de l'abstention de l'Union africaine à sanctionner le Maroc - membre de l'UA ayant ratifié son acte constitutif - pour avoir violé l'accord du cessez-le-feu en novembre dernier dans la zone tampon de Guerguerat, le commissaire a déclaré: "ce qu'il faut à présent, c'est comment ramener les deux parties à la table des discussions, car le retour à la guerre renseigne sur "le désespoir de la RASD qui a atteint son paroxysme".
"Toutes les possibilités sont à l'étude et les prochains sommets du Conseil de paix et de sécurité et le sommet régulier pourraient aborder la question", a-t-il, toutefois expliqué.
Le dernier sommet extraordinaire de l'Union africaine en décembre a abouti à des résultats importants qui définissent la question du Sahara occidental comme une priorité absolue pour l'organisation continentale.
Afin de donner un nouveau souffle à la question, le sommet avait demandé dans sa décision au Conseil africain de paix et de sécurité, conformément aux dispositions liées à son protocole, de communiquer avec le Maroc, la RASD - tous deux membres de l'Union africaine - afin de faire face à la situation actuelle et de créer les conditions nécessaires à un nouveau cessez-le-feu et à une solution juste et durable au conflit, garantissant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental.
Les dirigeants africains ont soutenu à l'unanimité qu'une solution juste au conflit du Sahara occidental serait conforme aux décisions de l'Union africaine et aux résolutions pertinentes des Nations Unies et aux objectifs et principes du droit de l'Union africaine, qui stipule la nécessité de respecter les frontières héritées à l'indépendance.
Cette décision est venue comme une réponse explicite aux tentatives de l'occupant marocain, qui, depuis son adhésion à l'organisation continentale en 2017, a cherché à perturber la question du Sahara occidental, et s'est efforcé d'exclure l'Union africaine du dossier au profit du Conseil de sécurité de l’ONU.
A l'occasion de la 14e session extraordinaire du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA tenue en décembre 2020, l'UA a décidé de réinscrire la question du Sahara occidental à l'agenda du CPS.
Cette démarche perçue comme une victoire pour la cause sahraouie, réhabilite l'organisation panafricaine en tant qu'acteur clé dans la résolution de ce conflit de plus de 40 ans après l'échec de la Troïka africaine en charge du dossier depuis 2018, selon des observateurs. (SPS)
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