New York, 31 oct 2020 (SPS) Le Conseil de sécurité a décidé vendredi de proroger pour une durée d’un an le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO).
Par 13 voix pour et deux abstentions (La Russie, et l'Afrique du Sud), le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2548 (2020), qui appelle les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, à reprendre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, afin de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.
Jusqu’en 2017 inclus, le mandat de la MINURSO était renouvelé par cycle de 12 mois. En avril 2018, les Etats-Unis, pays porte-plume, avaient obtenu un renouvellement semestriel, l’idée étant que la Mission devait soutenir les bons offices de l’Envoyé spécial du Secrétaire général et qu’un renouvellement plus court était un moyen de démontrer la détermination du Conseil en ce sens.
Alors que les Etats-Unis souhaitaient que le texte soit approuvé par consensus, le vote d'aujourd'hui a enregistré l'abstention de la Russie et de l'Afrique du Sud. Moscou considère que le principe de l'autodétermination du peuple sahraoui n'a pas été suffisamment souligné dans la nouvelle résolution.
Lors de la séance d'aujourd'hui, plusieurs membres du Conseil, ont appelé le Secrétaire général à désigner sans tarder un nouveau Emissaire au Sahara occidental pour succéder à l'ancien président allemand Horst Kohler.
Le Front Polisario a, à plusieurs reprises, dénoncé le Maroc qui n'avait aucune intention de mettre en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité ou de lever les obstacles aux efforts de la communauté internationale pour le règlement du conflit.
Le représentant du Front Polisario auprès de l'ONU, M. Sidi Mohamed Omar, a soutenu récemment que le Front Polisario n'attend rien de nouveau de ces consultations du Conseil de sécurité sur le renouvellement du mandat de la Minurso, expliquant que les consultations ne rapporteront rien de nouveau par rapport à la session de l'année dernière au cours de laquelle le mandat de la mission de l'ONU a été renouvelé pour une nouvelle année.
Le diplomate sahraoui a déclaré que l'absence d'un émissaire de l'ONU ne sert pas le processus politique qui est dans un état de paralysie complète depuis la démission de l'Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies, l'ancien président allemand, Horst Kohler en mai dernier.
Dans son nouveau rapport sur la situation au Sahara occidental, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guteress, a affirmé qu'une solution politique juste permettant l'autodétermination du peuple sahraoui était "possible".
"Je demeure convaincu qu’il est possible de trouver une solution à la question du Sahara occidental, malgré la suspension du processus politique depuis la démission de mon envoyé personnel, Horst Kohler, pour raisons de santé", écrit le SG de l'ONU.
Relevant la dynamique enclenchée par l'ancien émissaire, Guterres a jugé "impératif" d'entretenir ce processus politique. A ce titre, il s'est dit "déterminé" à nommer un nouvel émissaire pour progresser sur la base des acquis obtenus lors des discussions de Genève.
Guterres a appelé à la reprise du processus politique "de bonne foi et sans conditions préalables" dès la nomination d'un nouvel envoyé personnel.
Inscrit depuis 1966 à la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France. (SPS)
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