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L'autorité sahraouie des mines dénonce un 3ème projet solaire à Dakhla occupée

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Dakhla, 25 août 2020 (SPS) L'Autorité sahraouie des mines et de pétrole a dénoncé mardi un troisième projet de centrale solaire que le Maroc compte implanter sur la baie de la ville de Dakhla occupée, en violation du droit international qui n'accorde aucun mandat à Rabat en la matière.
"Ce projet est un pas de plus dans la politique de la fuite en avant menée par le colonisateur pour impliquer davantage ses partenaires dans des actes illégaux qu'il commet dans les territoires occupés", a déclaré le président de l'autorité Ghali Zubair.
En "refusant de respecter la légalité internationale, le Maroc choisit de saper le processus des Nations Unies visant à parachever la décolonisation de la dernière colonie d'Afrique", déplore-t-il.
Ghali Zubair avertit que le Front Polisario n'allait pas "renoncer aux droit du peuple sahraoui et à sa souveraineté sur ses ressources naturelles par tous les moyens légaux, y compris en engageant des poursuites judiciaires contre les entreprises impliqués dans ce pillage".
Le président de l'Autorité sahraouie des mines exhorte tous les entreprises liées par des accords au Maroc de se conformer à la légalité internationale et aux "décisions relatives au statut juridique du Sahara Occidental et de ses ressources, dont celles de la Cour de Justice de l'Union européenne de 2016 et 2018".
Selon l'Observatoire Western Sahara Ressources Watch (WSRW), l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN) envisage de construire une troisième centrale solaire à Al Argoub sur la baie de la ville de Dakhla occupée.
L'observatoire, citant des sources médiatiques, fait état de plans concrets de MASEN pour la réalisation d'une centrale solaire à proximité des infrastructures agro-alimentaires de Dakhla, une ville située au milieu de la côte du Sahara occidental occupé.
Il s'agit du troisième projet que le Maroc compte implanter dans les territoires sahraouis occupés après celle "Noor Laayoune" d'une capacité de 80 MW et celle de "Noor Boudjdour" (20 MW). Les deux unités développées par la compagnie saoudienne Acwa Power sont opérationnelles depuis 2018.
Les détails du projet, révélés par MASEN, concernent principalement le lieu de l'implantation de cette infrastructure énergétique que le Maroc veut ériger à Al Argoub sur la baie de Dakhla occupée.
Le choix du lieu de l'implantation de la centrale n'est pas fortuit puisque il est proche des nombreux hôtels érigés sur la rive ouest de la ville de Dakhla, appartenant, pour la plupart,  à l'un des membres de la famille royale marocaine.
El Argoub se trouve également à proximité de plusieurs grandes serres agricoles énergivores, dont la production est destinée à l'exportation.
L'étude d'impact environnemental du projet aurait été réalisé en août par le dit Wali de Dakhla Oued Ed-Dahab, selon WSRW.
Samedi, le Front Polisario, représentant légitime du peuple sahraoui, a transmis une correspondance à Voltalia concernant un projet de parc éolien que l'entreprise française envisage de construire dans la ville de Layoune occupée.
Dans sa missive, le Polisario a expliqué que Voltalia en tant qu'entreprise française est tenue de respecter la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne, qui dans son arrêt du 21 décembre 2016, a exposé de manière ferme et définitive que le Sahara occidental et le Maroc sont deux territoires distincts et séparés et que le Maroc n’exerce aucune souveraineté sur le territoire du Sahara occidental.
La partie sahraouie a précisé que " les prétendues autorisations et licences" obtenues par Voltalia  sans aucune valeur, car le régime de l’occupation militaire, qui relève du droit coutumier international issu de la IVème Convention de Genève, n’autorise en aucun cas la puissance militaire occupante à délivrer de telles autorisations, ce qui ressort clairement de l’arrêt rendu par la Cour de justice en 2016.
Ces implantations sont "non seulement  illégales, mais elles constituent une complicité du crime de colonisation, ce qui engage la responsabilité des personnes morales françaises par application de l’article 461-26 du Code pénal", rappelle le Polisario à l'adresse de Voltalia.
Inscrit depuis 1966 à la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France. (SPS)
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