Moscou, 24 juil 2020 (SPS) L'Espagne "doit honorer ses responsabilités historiques en mettant fin à l'injustice commise" contre le peuple sahraoui, a rapporté le média russe Pravda, soulignant que le moment est venu de décoloniser la dernière colonie en Afrique.
Dans une tribune publiée par le prestigieux quotidien russe Pravda, le chroniqueur Luis Portillo Pasqual del Riquelme, a indiqué que "l'Espagne, comme le Portugal l'a fait au Timor-Leste, doit faire de même dans le cas du Sahara occidental honorant ainsi ses responsabilités historiques et mettant fin à l'énorme injustice commise contre le peuple sahraoui".
L'ancien professeur d'économie internationale à l'Université autonome de Madrid, a affirmé dans sa tribune intitulée "Le Sahara occidental doit être décolonisé maintenant", que "le moment est venu de décoloniser ce territoire, comme l’ont déclaré ceux qui ont le plus de pouvoir pour le faire, le Secrétaire général de l’ONU, ainsi que Hans Corell, John Bolton, James Baker, Thabo Mbeki, et bien d'autres".
Dans son analyse dans Pravda, l'expert a rappelé que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé, dans son discours à l'occasion de l'ouverture de la session 2020 du Comité spécial de l'ONU sur la décolonisation le 21 février, à l'éradication du colonialisme "une fois pour toutes".
Pour M. Luis Portillo, "rien n'oblige l'Espagne démocratique d'aujourd'hui, un Etat social régi par l'Etat de droit, à assumer le lourd fardeau hérité du dernier gouvernement de la dictature de Franco", avant de rappeler que "les accords tripartites de Madrid (1975), sont ignominieux, illégaux et illégitimes, comme l'a reconnu Felipe Gonzalez lui-même - alors Secrétaire général du PSOE - dans son discours dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf, le 14 novembre 1976, premier anniversaire de la signature des accords".
"En raison de leur nature, de leur contenu et de leurs objectifs, les Accords tripartites de Madrid constituent une violation flagrante d'un principe fondamental de la Charte des Nations Unies: le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes", a-t-il enchainé.
Il a également rappelé que "l'OUA (aujourd'hui Union africaine, UA), en admettant la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en tant qu'Etat membre en 1984, a nié la valeur juridique et politique de ces accords".
En 1975, note l'expert dans sa tribune, la Cour internationale de Justice de La Haye avait déjà "jugé que ni le Maroc ni la Mauritanie n'avaient de titre souverain sur le territoire du Sahara occidental (avis consultatif du 16 octobre 1975 )".
Et l'Assemblée générale des Nations Unies a réaffirmé que la question du Sahara occidental est "une question de décolonisation qui doit être résolu sur la base de l'exercice par le peuple du Sahara occidental de son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance", a-t-il encore souligné.
Le Sahara occidental a été inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée générale de l'ONU et, par conséquent, à l'ordre du jour de la Quatrième Commission et du Comité spécial de l'AG de l'ONU sur la décolonisation (C-24), depuis 1963 en tant que territoire non autonome auquel s'applique la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance des pays et des peuples coloniaux (résolution 1514 (XV) de l'Assemblée, du 14 décembre 1960), conformément à la légalité internationale et les résolutions de l'Onu.(SPS)
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