Wellington, 17 juin 2020 (SPS) Le Front Polisario est déterminé à lancer "une bataille judiciaire" contre deux sociétés néo-zélandaises qui continuent d’investir illégalement dans les territoires sahraouis et d’importer du minerai de phosphate du Sahara occidental occupé par le Maroc depuis 1975.
En mars dernier, le Front Polisario a déposé une plainte officielle devant la Cour suprême de Nouvelle-Zélande pour empêcher la Caisse de pension de Nouvelle-Zélande de continuer d’investir illégalement dans les territoires sahraouis occupés.
Le Front Polisario et une Association néo-zélandaise, "iront devant la Cour suprême de Nouvelle-Zélande pour plaider contre les investissements et les importations de phosphate de ces sociétés dans les territoires occupés", a rapporté mardi le journal néo-zélandais Stuuf.
En effet, la représentation du Front Polisario en Australie et en Nouvelle-Zélande, Kamal Fadel a rappelé qu’il porte l’affaire de la Caisse de pension néo-zélandaise devant les juridictions de Nouvelle-Zélande pour qu'"elle arrête d'importer du phosphate du Sahara occidental", dénonçant "la Nouvelle-Zélande et l'Australie qui cherchent à s'enrichir des ressources naturelles d'un territoire occupé sans le consentement de son peuple".
Les firmes néo-zélandaises (Ravensdown) et (Balance Agri-Nutrients) importent environ 30 millions de dollars de minerai de phosphate sahraoui par an pour les besoins des exploitations agricoles de toute la Nouvelle-Zélande, indique-t-on.
"Le peuple sahraoui est déterminé à protéger ses ressources naturelles par tous les moyens disponibles. Cette action en justice est un message clair pour tous ceux qui sont impliqués dans l'exploitation des ressources naturelles sahraouies qu'ils peuvent faire face à une action en justice et au retrait des investisseurs", prévient par ailleurs le représentant sahraoui en Australie et en Nouvelle-Zélande, Kamal Fadel.
En 2017, un navire se dirigeant vers le port de Tauranga (ville située sur l'île du Nord en Nouvelle-Zélande) avec une cargaison de phosphate de 5 millions de dollars a été saisi en Afrique du Sud, où un tribunal a conclu qu'il appartenait légalement au gouvernement sahraoui, et non à l'OCP (groupe marocain).
Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France. (SPS)
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