Madrid, 08 juin 2020 (SPS) Le représentant du Front Polisario en Espagne, Abdulah Arabi, a averti que "l'Espagne ne peut pas éluder sa responsabilité envers les Sahraouis" et ses obligations dans l'un des 17 territoires non-autonomes inscrits sur la liste des Nations unies en attente de décolonisation.
Dans une déclaration au quotidien espagnol "EL PAIS", M. Arabi a exprimé l'inquiétude de la direction sahraouie au sujet de la récente décision de la plénière de la chambre civile de la Cour suprême espagnole, qualifiant cette décision comme une tentative de "nier les preuves". "Il y a des documents, DNI et passeports. L'Espagne considérait le Sahara comme sa 53e province" avant son départ de ce territoire en attente de décolonisation, a-t-il rappelé.
La Cour a "choisi d'avoir une position politique contraire au droit constitutionnel". Elle a établi dans sa décision que le fait d'être né au Sahara occidental avant 1975 ne donne pas droit à la nationalité espagnole d'origine.
Abdullah Arabi a insisté sur le fait que la mission du Front Polisario est l'indépendance totale du Sahara occidental et la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
"Compte tenu des privations que la peine peut engendrer pour les citoyens sahraouis", le représentant du Front Polisario a déclaré que "dans le cadre de ses obligations et de ses possibilités, la délégation sahraouie en Espagne fournira un soutien juridique aux Sahraouis qui veulent récupérer une nationalité qui leur appartient".
L'arrêt de la Cour suprême n'a pas tardé à recevoir un déluge de critiques et de reproches de la part des juristes, des politiciens, des universitaires et des journalistes espagnols, qui l'ont qualifié de "gâchis" ou de "déraison historique et honte politique" .
"La sentence qui refuse la nationalité à une femme sahraouie est un non-sens. J'ai vécu au Sahara jusqu'à la Marche verte et je suis témoin que les Sahraouis étaient aussi espagnols que moi", a déclaré le journaliste et auteur de "L'histoire interdite du Sahara espagnol", Tomas Barbulo sur son compte Twitter.
Pour sa part, le journal Cuarto Poder a rappelé que "dans l'intervalle, le peuple sahraoui continue d'attendre la fin d'un processus de décolonisation qui ne vient jamais, avec sa population divisée entre les territoires occupés et les camps de réfugiés".
Dans des déclarations recueillies par des médias, l'avocat sahraoui Sidi Talebuya ajoute que "la population ne peut être condamnée à être apatride en violation des normes internationales et de la Constitution espagnole elle-même". (SPS)
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