Casablanca (Maroc), 23 fev 2020 Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche dans les rues de Casablanca, dans l'ouest du Maroc, pour dénoncer les inégalités sociales et la cherté de la vie, ont rapporté des médias citant des sources locales.
Les manifestants ont protesté contre le chômage, le coût élevé de la vie, les défaillances des services publics, tout en demandant la libération des détenus politiques.
La manifestation est organisée par le "Front social Marocain" (FSM), un collectif regroupant quatre partis de gauche, des organisation syndicales comme la Confédération démocratique du travail (CDT) et des associations, comme l'AMDH qui se concentre sur les droits humains.
"La manifestation du Front social marocain a été organisé pour dire stop aux politiques antisociales, stop aux dégradations des droits humains, stop aux politiques qui ont abouti à la dégradation du pouvoir d'achat", a déclaré Ali Boutwala, un des membres du bureau national du FSM, cité par l'AFP.
Un appel à la libération de tous les détenus politiques dont ceux du "hirak du Rif" a été lancé par les manifestants, a-t-on souligné.
La date de cette marche coïncide avec l'anniversaire du Mouvement du 20-février, mouvement de contestation qui avait agité le Maroc en 2011.
Il y a trois ans, les manifestations du hirak du Rif débutaient après la mort atroce de Mohcine Fikri, un vendeur de poissons broyé dans une benne à ordures en tentant de récupérer sa marchandise saisie par les autorités.
Les leaders du hirak ont été condamnés à de lourdes peines en 2018.
Condamné à 20 ans de prison ferme pour "complot visant à porter atteinte à la sécurité de l'Etat", le leader du "hirak" Nasser Zefzafi et son camarade Nabil Ahamjik, incarcérés à la prison de "Ras Elma" à Fès, ont entamé jeudi
une grève de la faim pour exiger entre autres, l'amélioration de leurs conditions de détention, l'autorisation de passer des examens médicaux, la libération de leurs camarades incarcérés dans plusieurs prisons du pays, l'augmentation de la durée d'appel téléphonique, la baisse des prix des produits vendus dans la prison.
Grève mercredi dans les secteurs public et semi-public
L'administration marocaine et les établissements semi-publics tourneront au ralenti ou resteront totalement fermées mercredi prochain tout comme dans les collectivités territoriales suite à l'appel lancé par l'UMT, l'Union Marocaine du Travail, en attendant d'autres actions pour protester contre l'"absence de dialogue avec le gouvernement et le ministère de tutelle qui vient d'être rattaché à celui des finances après le dernier remaniement ministériel", ont indiqué des sources locales.
Dans la foulée qui donne la mesure de cette rentrée sociale et par anticipation, la même centrale syndicale annonce une autre journée d'arrêt de travail le 25 mars prochain dont l'objectif restera la paralysie totale de l'administration pour faire avancer le cahier revendicatif, selon des médias locaux.
Ces journées seront marquées, ajoutent les mêmes sources, par des sit-in devant les établissements et sièges des administrations relevant de ces secteurs ainsi qu’une marche devant le parlement.
Les revendications portent sur les valorisations des salaires et les conditions de travail.