Alger, 23 juil 2019 (SPS) Le chef de la diplomatie sahraouie, Mohamed Salem Ould Salek, a affirmé que les exactions perpétrés par le Maroc dans les territoires sahraouis occupés témoignent du désarroi de l'occupant marocain, ajoutant que les armes et l'occupation militaire n'entameront en rien la résistance du peuple sahraoui et la partie sahraouie a jusqu'à présent fait preuve de patience et de sagesse dans son traitement avec l'ONU.
Lors d'une conférence de presse animée, mardi au siège de l'ambassade de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, en présence de l'ambassadeur sahraoui à Alger, Abdelkader Taleb Omar, M. Ould Salek a fait savoir que la communauté internationale ne reconnaissait pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental et le peuple sahraoui.
Il a mis en garde contre "le mépris par le Maroc de la légalité internationale, le piétinement de la dignité du peuple sahraoui et l'humiliation des femmes sahraouies dans les villes occupées, l'emprisonnement des citoyens sahraouis et des militants pacifistes dans les geôles marocaines, en sus du rejet du plan signé après 16 ans de guerre", ajoutant que la "balle reste dans le camp de la communauté internationale et le Conseil de sécurité en particulier".
Dans ce contexte, M. Ould Salek a rappelé "le retour du Maroc à l'Union africaine (UA) qu'il a conditionné par l'expulsion de la RASD...mais après 33 ans de vaines tentatives, appuyées par la France et les lobbies de certains pays qui se disent musulmans, alors qu'ils soutiennent l'occupation d'un peuple musulman, sa condition a été rejetée", notant que "le Maroc s'est toujours assis sur la même table aux côtés du Sahara Occidental au double plan africain et international, compte tenu que l'UA est partenaire de l'Union européenne (UE) et de plusieurs autres pays.
Répondant aux questions des journalistes sur la situation du peuple sahraoui et de la RASD notamment dans les territoires occupés, M. Ould Salek a indiqué qu'il existait "depuis 1992, soit 28 ans, une volonté au sein du Conseil de sécurité, d'aliéner le droit du peuple sahraoui à l'indépendance", ajoutant que "c'est la France qui entrave l'indépendance du peuple sahraoui".
Evoquant le rôle français, le ministre sahraoui, a indiqué que "la France ne saurait préserver ses intérêts en Afrique du nord qu'en créant un climat de confrontation entre pays".
"Le peuple sahraoui est un peuple pacifique qui n'a aucune rancune envers la France ni envers l'Espagne, mais nous revendiquons notre liberté et nous aspirons à la fraternité avec tous les peuples maghrébins", a-t-il soutenu, ajoutant que "nous souhaitons également édifier un Maghreb sur la base de la justice, du respect et de intérêt mutuel que la France entrave à chaque fois".
Face aux violations des droits de l'homme dans les territoires du Sahara Occidental, le ministre sahraoui a appelé à ce que le respect de ces droits soit surveillé par le MINURSO, rappelant la mouture présentée par les Etats Unis en 2013 et qui accorde à la MINURSO le droit de surveiller le respect des droits de l'Homme.
A cette occasion, le chef de la diplomatie sahraouie a déploré les positions de certains pays européens telles que la France et l'Espagne vis-à-vis de la question sahraouie et le droit de son peuple à l'autodétermination, ajoutant que la vision coloniale auprès de certaines capitales européennes subsiste encore en dépit du changement des discours et des propagandes.
Il a déclaré, en outre, que "la France est à l'origine de l'obstination du Maroc", ajoutant que "le peuple marocain est un peuple opprimé et constitue la deuxième victime" du régime en place. (SPS)
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