Paris, 23 jan 2019 (SPS) La militante francaise des droits de l'Homme, Claude Mangin Asfari, a pu rendre visite en début de semaine à son mari le militant sahraoui Naama Asfari, après 30 mois d'interdiction d'entrée au Maroc, quatre expulsions et un mois de grève de la faim, a indiqué l'AARASD, dans un communiqué.
Après une forte mobilisation et un élan de solidarité international, la militante de la cause sahraouie a pu voir lundi passé son mari, prisonnier politique sahraoui, détenu depuis novembre 2010 et condamné à 30 ans de prison pour avoir défendu l'autodétermination du peuple sahraoui, a indiqué l'Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (Aarasd) dans un communiqué.
Interdite d'entrée sur le territoire marocain, depuis 30 mois, la militante française a été empêchée par les autorités marocaines de rendre visite à son mari et expulsée à quatrième reprises dès son arrivée à l'aéroport de Rabat.
"Cette décision de nous accorder ce droit de visite, nous l'accueillons comme un signe d'apaisement. Nous espérons que cette décision est guidée par une bonne volonté et qu'elle sera suivie de beaucoup d'autres actes qui dans un futur proche confirmeront cette volonté d'arrêter la politique de représailles systématiques et de vengeance que nous subissons depuis un an et demi", a souligné le prisonnier politique dans un message rendu public par l'Association des Amis de la Rasd.
Naama Asfari avait été enlevé par la police marocaine lors du démantèlement du camp sahraoui de Gdeim Izik, en 2010. Depuis trente mois, les autorités marocaines refusaient, au mépris des droits élémentaires, à Claude Mangin-Asfari un droit de visite.
La militante des droits de l'Homme, Claude Mangin Asfari, avait observé une grève de la faim pendant trente jours en 2018, à la mairie d'Ivry-sur-Seine, à Paris, après son 4e refoulement du Maroc et la persistance des autorités marocaines à lui interdire de rendre visite à son époux.
Cette grève avait été choisie comme arme ultime pour faire pression sur les autorités francaises afin qu'elles-mêmes fassent pression sur les autorités marocaines afin de permettre à la militante d'exercer son droit légitime de rendre visite à son époux.
La gréviste avait alors reçu un large soutien international, dont certaines personnalités françaises et des amis de la cause sahraouies s'étaient déplacées à la mairie d'Ivry pour exprimer leur solidarité et dénoncer l'attitude des autorités marocaines à l'égard des droits humains fondamentaux.
La Ligue française des droits de l'Homme (LDH) avait demandé officiellement à Rabat de mettre un terme à l'interdiction d'entrée au Maroc de la militante Claude Mangin, exprimant sa "profonde préoccupation" face à la situation "critique" dans laquelle se trouvent les prisonniers politiques sahraouis notamment du groupe de "Gdeim Izik".
Le Maroc, soutenu par la France, interdit des visites aux prisonniers politiques sahraouis détenus dans ses prisons, ainsi que celles des militants des droits de l'Homme. On dénombre au total quelques 350 personnes interdites de se rendre au Maroc.
Ils sont dix-neuf militants sahraouis qui ont été condamnés à des peines "insensés" en juillet 2017, au terme d'une "parodie" de procès ou aucunes preuves ne justifie un tel "acharnement" contre ces militants pacifiques qui revendiquent leur doit à l'autodétermination, a relevé l'Association des amis de la RASD appelant à l'occasion pour un soutien et un engagement international en vue de leur libération.
Les prisonniers politiques sahraouis ont été dispersés dans sept prisons à travers le territoire marocain, "isolés et subissant un traitement inhumain", ont souligné des rapports des ONG internationales. (SPS)
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