Genève, 06 déc 2018 (SPS) Le chef de la délégation du Front Polisario ayant participé à la table ronde onusienne sur le Sahara occidental, Khatri Addouh, a appelé jeudi à Genève le Maroc à dépasser la situation de blocage dans le cadre des efforts de l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'Onu, Horst Kohler.
"Nous sommes venus avec un esprit constructif. Ce qui est demandé au Maroc, c'est de dépasser cette situation et de travailler avec nous dans le cadre des efforts de l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'Onu, Horst Kohler, et des résolutions du Conseil de sécurité pour une solution juste dans l'attente de la création d'un climat favorable pour instaurer un climat de confiance entre les deux parties", a expliqué le responsable sahraoui dans une conférence de presse organisée au Palais des nations, à l'issue de la table ronde sur le Sahara occidental.
Il a estimé qu'il est "bénéfique" de créer cette confiance mutuelle entre les deux parties en conflit, notamment pour ce qui concerne "le respect des droits de l'Homme dans les territoires occupés, la libération des prisonniers politiques sahraouis, entre autres le groupe de Gdeim Izik, et l'ouverture des territoires occupés pour les journalistes, des observateurs internationaux et les militants des droits de l'Homme pour s'enquérir de la situation dans cette partie occupée du Sahara occidental".
Considérant la table ronde, initiée par l'émissaire onusien, de "bénéfique" et "d'initiative visant à dépasser le blocage dans le but de relancer le processus de négociations entre le Maroc et le Front Polisario avec "sérieux, responsabilité et de bonne foi", il a souligné l'intégration "sérieuse" du Front Polisario à cette politique pour une solution "juste, durable permettant au peuple du Sahara occidental l'exercice de son droit, non négociable, pour l'autodétermination".
M. Khatri Addouh a rappelé que ce processus vise à mettre fin au conflit du Sahara occidental conformément aux résolutions de l'Onu que ce soit au niveau de l'Assemblée générale ou du Conseil de sécurité, réaffirmant que le Front Polisario "reste attaché" à la recherche d'une solution démocratique.
"La table ronde a été une opportunité pour dépasser la situation actuelle et laisser de côté les conditions préalables", a-t-il ajouté, précisant que la délégation sahraouie est venue à cette table ronde avec un "esprit constructif".
Il a réaffirmé que les Sahraouis sont "prêts" à poursuivre ce dialogue dans le cadre d'un prochain rendez-vous auquel l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'Onu sur le Sahara occidental va convier, tout en gardant l'espoir et "avec optimisme", pour la relance des négociations "directes, constructives, sans préalables conditions", entre le Front Polisario et le Maroc, pour parvenir à un règlement du conflit permettant l'exercice du droit du peuple sahraoui pour l'autodétermination.
Il a souhaité, dans ce sens, que le Maroc contribue avec le Front Polisario pour la relance du processus de négociations et que le Conseil de sécurité apporte son "soutien total" pour "aller de l'avant".
Par ailleurs, le chef de la délégation sahraouie qui est également le président du parlement, a exprimé son regret quant à l'obstination de l'Union européenne, malgré la relance de la dynamique onusienne pour des pourparlers directes entre les parties en conflit, de renouveler sa coopération économique avec le Maroc en intégrant le Sahara occidental.
Cette décision de l'UE fait fi, a-t-il expliqué, aux arrêts "clairs" de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) qui stipulent que le Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires distincts et que le Maroc n'a aucune souveraineté sur ce territoire. (SPS)
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