Paris, 12 nov 2018 (SPS) L'Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD) s'est interrogée lundi si le Centre Georges-Pompidou censurait une manifestation culturelle à la demande du Maroc, se disant "surprise" de la décision du centre.
Le Centre Georges-Pompidou, un établissement culturel étatique, a suspendu en début du mois, suite à une pression marocaine une présentation de l'ouvrage collectif "Necessita dei Volti" (l'urgence des visages) consacré au Sahara occidental qui avait été programmé par le centre.
Dans un communiqué, l'AARASD a déclaré être "très surprise" de la suspension de cette manifestation culturelle, pourtant programmée jusqu’en juillet 2019, s'interdisant de croire qu’un établissement comme le Centre Pompidou "cède à la dérive grave que serait un acte de censure".
"En effet, la suspension d’une exposition est bien une censure, et dans ce contexte des explications sont nécessaires", a estimé cette association française, rappelant que l'ouvrage en question a été acquis par la bibliothèque Kandinsky en 2012.
"Il s’agit d’un travail du plus haut intérêt culturel et historique, regroupant 483 images. Il a déjà été présenté dans d’autres lieux", rappelle l'AARASD, indiquant que des informations "concordantes" laissent entendre que c’est à la demande du Maroc que le pavillon abritant l’exposition a été fermé.
Pour elle, il n’est "pas envisageable" que l’injonction d’un pays étranger "soit considérée, par le Centre Pompidou, comme un ordre pour censurer une exposition", faisant observer qu'il est de "notoriété" que le Maroc "pratique la pire propagande pour tout ce qui concerne le Sahara occidental".
"En aucun cas, nous ne pouvons accepter une contamination de cette propagande en France", a-t-elle affirmé, indiquant qu'elle vient d'adresser, avec les associations solidaires en France, un courrier au président du Centre Georges-Pompidou, pour "lui faire savoir leur surprise et solliciter la réouverture du pavillon dans le respect de la liberté d’expression et du droit des auteurs".
"Faute de quoi, l’Association des Amis de la RASD engagera les procédures nécessaires pour combattre, en droit, cet acte de censure pris sur injonction marocaine", a-t-elle conclu. (SPS)
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