Chahid ElHafed, 01 nov 2018 (SPS) Le Conseil de sécurité a prolongé le mandat de la Minurso de six mois jusqu’à avril 2019, appelant le Maroc et le Front Polisario à reprendre les négociations sans préconditions et de bonne foi "en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental", à la faveur de la réunion prévue à Genève les 5 et 6 décembre.
Aux termes de sa résolution 2440 (2018) prorogeant le mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental), le Conseil de sécurité a souligné mercredi l’importance pour les deux parties au conflit, la Maroc et le Front Polisario, de "s’engager à nouveau à faire avancer le processus politique dans la perspective d’une cinquième série de négociations".
La dernière fois où le Front Polisario et le Maroc se sont installés à la même table de négociations remonte à mars 2012 à Manhasset aux Etats-Unis.
Alors que le secrétaire général de l’ONU, a demandé une prolongation d’une année, l’administration américaine a poussé pour obtenir un renouvellement de six mois afin de maintenir la pression sur les parties au conflit, pour qu'ils reviennent à la table des négociations.
Malgré maintes pressions et manoeuvres, la France n’a pas réussi à infléchir la position américaine. Les Etats-Unis, agacés par le blocage du processus de paix, sont convaincus qu’un mandat de six mois était le seul moyen de mettre fin au statut quo au Sahara occidental.
Expliquant la position américaine sur la Minurso, l’ambassadeur adjoint, Jonathan Cohen a précisé que les Etats-Unis "s’étaient lancés dans une nouvelle approche" concernant cette mission onusienne. "Premièrement, il ne peut plus y avoir de +statut quo+ au Sahara occidental. Deuxièmement, nous devons apporter tout notre soutien à l’Envoyé personnel, Horst Kohler, dans ses efforts pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permettra l’autodétermination du peuple du Sahara occidental", a déclaré le diplomate américain.
Pour sa part, l'Algérie, dans sa réaction, a pris acte de cette résolution relative à l'exercice par le peuple du Sahara occidental de son droit à l'autodétermination comme la seule voie à même de mettre un terme définitif au conflit qui oppose depuis plus de quarante ans le peuple du Sahara occidental au Royaume du Maroc.
A cet égard, l'Algérie "tient à relever que le Conseil de Sécurité appelle de nouveau les deux parties au conflit qu'il a clairement identifiées, à savoir le Royaume du Maroc et le Front Polisario à reprendre les négociations directes sans conditions préalables et de bonne foi, sous les auspices du secrétaire général des Nations unies, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental", a souligné le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué.
L'Algérie "qui a, de tout temps, apporté en sa qualité d'Etat voisin, son plein soutien aux efforts du secrétaire général et de son Envoyé personnel en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental a accepté l'invitation de l'Envoyé personnel de prendre part, en sa qualité d'Etat voisin, à la table ronde prévue les 05 et 06 décembre prochain à Genève", a ajouté le communiqué.
Le même texte souligne que l'Algérie demeure "convaincue que seule une négociation directe, franche et loyale entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario, est de nature à conduire à une solution définitive de la question du Sahara occidental conformément à la légalité internationale, à la doctrine et à la pratique des Nations unies en matière de décolonisation. (SPS)
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