Chahid El Hafedh (camps de réfugiés sahraouis), 15 juil 2018 (SPS) Le Secrétariat national du Front Polisario a salué dimanche toutes les décisions prises par la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) qui invalident les accords entre l'Union européenne et le Maroc incluant les territoires sahraouis, tout en mettant en garde contre toute tentative de transgresser et de violer ces jugements.
Le secrétariat national du Front Polisario, qui a tenu sa 8ème session ordinaire au camp Chahed El Hafedh, a salué, dans un communiqué, les décisions de la justice européenne confirmant que le Sahara occidental et le Royaume du Maroc sont des pays distincts et séparés et que le Maroc n'a aucune souveraineté sur le Sahara occidental et qu'il ne peut avoir d'exploitation des richesses de ce territoire sans consulter le peuple sahraoui, à travers son représentant unique et légitime, le Front Polisario.
Selon le même texte, le secrétariat a également salué la décision de la Cour de justice européenne qui avait statué récemment qu'aucun accord entre le Royaume marocain et l'Union européenne ne peut inclure le Sahara occidental.
Le Secrétariat national a confirmé, lors de cette réunion, que le Front Polisario respecte la loi et les intérêts du peuple sahraoui et demeure ouvert au dialogue et à la négociation avec les entreprises et les acteurs économiques pour investir dans les ressources naturelles du Sahara occidental, a ajouté le communiqué.
Par ailleurs, le Secrétariat national a condamné, a poursuit le même texte, les tentatives faites par certaines parties européennes pour contourner les décisions claires et précises de la justice européenne visant à violer de manière flagrante le droit européen et international, ainsi que le droit international humanitaire.
A cet égard, le Front Polisario se réserve le droit, a souligné le communiqué, de recourir à tous les moyens légaux disponibles pour défendre les droits du peuple sahraoui et empêcher toute tentative d'outrepasser les décisions de la CJUE.
Récemment, l'ONG Western Sahara Resource Watch avait alerté sur les arrangements apportés par la Commission européenne à l'accord commercial UE-Maroc incluant les territoires occupés du Sahara occidental, faisant part de tentatives de la Commission de tromper des Etats membres au sujet du processus de consultation initié pour se "conformer" à l'arrêt de la Cour européenne de justice de décembre 2016 qui avait rejeté l'inclusion du Sahara occidental dans l'accord d'association UE-Maroc.
La CJUE avait jugé en décembre 2016 qu'aucun accord de commerce ou d'association entre l'UE et le Maroc ne peut être appliqué au Sahara occidental, sauf avec le consentement du peuple sahraoui, qui lutte à ce jour, souligne-le, pour exercer son droit inaliénable à l'autodétermination comme le stipule les résolutions des Nations Unies.
La même Cour avait également rejeté en février 2018 l'inclusion des eaux territoriales du Sahara occidental dans l'accord de pêche liant l'UE et le Maroc, précisant que cet accord n’est plus applicable aux eaux territoriales du Sahara occidental, car "il ne respectait pas le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, conformément aux résolutions des Nations Unies".
Selon cet arrêt de la CJUE, "étant donné que le territoire du Sahara occidental ne fait pas partie du territoire du royaume du Maroc, les eaux adjacentes du territoire du Sahara occidental ne relèvent pas de la zone de pêche marocaine visée par l’accord de pêche".
Le dernier protocole de cet accord de pêche est arrivé à son terme samedi 14 juillet 2018. Les flottes européennes de pêche devraient donc quitter les eaux territoriales sahraouies ce dimanche conformément à la dernière décision de la CJUE qui avait exclu les eaux adjacentes du Sahara occidental de l'accord de pêche UE-Maroc.
Selon l'arrêt de la Cour, les négociations entre l'UE et le Maroc sur un éventuel accord doivent exclure toutes les eaux territoriales sahraouies. (SPS)
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