Paris, 26 avr 2018 (SPS) La Ligue française des droits de l'Homme (LDH) a demandé jeudi de mettre un terme à l'interdiction d'entrée au Maroc de la militante Claude Mangin pour qu'elle puisse rendre visite à son mari Naâma Asfari, militant sahraoui condamné à 30 ans de prison.
"En interdisant l’entrée au Maroc à Mme Mangin-Asfari, les autorités marocaines poursuivent la même politique. La LDH leur demande de mettre un terme à cette situation inacceptable et aux autorités françaises d’intervenir en ce sens", a appelé la LDH dans un communiqué, rappelant que "de la même manière, les avocates françaises des prisonniers sahraouis de Gdeim Izik sont frappées de la même interdiction de visite".
"La Ligue des droits de l’Homme (LDH) ne peut accepter cette négation d’un droit fondamental", a-t-elle averti, rappelant encore que les autorités marocaines ont déjà été condamnées par le Comité contre la torture des Nations unies en raison de celles qui ont été infligées à Naâma Asfari.
"C’est sous la contrainte que des aveux lui ont été extorqués et, pourtant, c’est sur cette base qu’il a été condamné à une peine de 30 ans de prison", a souligné la LDH.
La militante française de la cause sahraouie a entamé mercredi sa deuxième semaine de grève de la faim illimitée revendiquant sans relâche son droit de visiter son époux.
Claude Mangin, rappelle-t-on, a été empêchée mardi dernier par les autorités marocaines de rendre visite à Naâma Asfari, et expulsée pour la quatrième fois en deux ans.
Le Maroc, soutenu par la France, interdit depuis des mois des visites aux prisonniers sahraouis détenus dans ses prisons, ainsi que celles des militants des droits de l'Homme. On dénombre au total 350 personnes interdites de se rendre au Maroc.
En février dernier, deux avocates, Ingrid Metton et Olfa Ouled, du groupe des 24 militants sahraouis de Gdeim Izik, détenus au Maroc depuis plus de sept ans, ont été interdites d'entrer au Maroc.
Les deux avocates, du barreau de Paris, qui avaient défendu les militants sahraouis lors des audiences de leur procès en appel, entre janvier et mai 2017, à la Cour d’appel de Rabat-Salé, ont voulu rendre visite à leurs clients suite à des informations faisant état des mauvais traitements qu’ils auraient subis en prison, rappelle-t-on.
Dix-neuf militants sahraouis, rappelle-t-on encore, ont été lourdement condamné le 19 juillet 2017, au terme de ce procès où les seules preuves présentées restent des aveux signés sous la contrainte. Les prisonniers politiques sahraouis ont été dispersés dans 7 prisons à travers le territoire marocain.(SPS)
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