New York, 5 avr 2018 (SPS) Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé de nouveau les parties au conflit, le Maroc et le Sahara Occidental, à la retenue pour éviter l’escalade des tensions dans la zone tampon d’El Guergarat, située au sud-ouest du Sahara Occidental.
Au lendemain de son démenti cinglant au Maroc sur la prétendue présence militaire du Front Polisario à El Guergarat, l’ONU a assuré mercredi que la mission pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental continuait de surveiller étroitement la situation sur le terrain.
" Le secrétaire général réitère son appel aux deux parties à faire preuve d’un maximum de retenue pour éviter l’escalade des tensions. La mission de la Minurso continue de surveiller de près la situation sur le terrain ", a déclaré le porte-parole du SG de l’ONU, Stéphane Dujarric, lors de son point de presse quotidien.
L’appel de l’ONU a été lancé peu avant une rencontre prévue à New York entre Guterres et le ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita, dont le pays a été mis devant ses responsabilités concernant l’escalade des tensions dans cette zone démilitarisée, sous surveillance des Nations-Unies.
L’ONU a récemment enjoint le Maroc d’accepter l’envoi d’une mission technique pour déterminer avec exactitude la partie qui était à l’origine de la violation des termes de cessez-le-feu dans cette zone sensible.
Mais Rabat a opposé un non catégorique à cette mission d’experts qu’elle a jugé, "inopportune et inappropriée ", selon les observations du SG de l’ONU, contenues dans la copie préliminaire de son rapport sur le Sahara Occidental qui sera présenté au Conseil de sécurité courant avril.
Pourtant, la mission est prévue par le paragraphe 3 de la résolution 2351 (2017) du Conseil de sécurité, prorogeant le mandat de la Minurso.
Il y a lieu de rappeler que cette disposition a été le fruit de tractations de plusieurs jours au niveau du Conseil de sécurité qui, par consensus, a décidé d’examiner les causes et les répercussions de la violation du cessez-le-feu par le Maroc.
De toutes ces discussions il s’est dégagé un constat important: la situation à El Guergarat impose de trouver une solution qui aille au-delà d’un simple enregistrement des violations de l’accord de cessez-le-feu pour s’attaquer aux causes réelles qui étaient à l’origine de la Crise.
Une note confidentielle du secrétariat général de l’ONU, transmise au Conseil de sécurité en août 2016, avait reconnu la violation de l’accord militaire numéro 1 par le Maroc. Les autorités marocaines ont voulu imposer de force la construction d’une route traversant cette zone et une partie du territoire sous contrôle du Front Polisario.
La Minurso a recensé sept violations de l’accord militaire numéro 1 commises par l’armée marocaine au cours de la période couverte par le nouveau rapport du SG de l’ONU allant d’avril 2017 à ce jour.
S’y ajoutent dix autres violations de longue date, enregistrées avant la période sous revue, révèle le même rapport. (SPS)
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