Bruxelles, 29 mars 2018 (SPS) Le ministre délégué, représentant du Front Polisario pour l'Europe, Mohamed Sidati a alerté jeudi, une nouvelle fois, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini sur la "gravité de la situation" dans laquelle se trouvent des défenseurs des droits de l’homme sahraouis.
"Nous réitérons l’alerte que nous avons lancée le 15 mars dans une lettre adressée à l’Union européenne, notamment à la Haute représentante pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Madame Mogherini", a-t-il déclaré.
Le diplomate sahraoui a rappelé, à ce titre, qu'il a voulu "attirer l’attention sur la gravité de la situation dans laquelle se trouvent des défenseurs des droits de l’homme sahraouis".
Dans sa lettre, Sidati avait interpellé la première responsable de la diplomatie européenne sur les atteintes "graves" aux droits de l'Homme au Sahara occidental occupé, affirmant que la situation actuelle "dépasse le seuil du tolérable".
Selon le représentant du Front Polisario pour l'Europe, une dizaine des défenseurs des droits de l’homme sahraouis mène, depuis le 9 mars, une grève de la faim illimitée pour revendiquer le respect de leurs droits humains par l’occupant marocain, et leur transfert dans une prison au Sahara occidental, à proximité de leur famille dont ils sont séparés par des centaines de kilomètres.
"Dispersés dans plusieurs prisons sur le territoire marocain et souvent confinés, ces prisonniers subissent aujourd’hui une mort lente du fait de la négligence, de l’indifférence et des mauvais traitements de leurs geôliers", a-t-il affirmé, soutenant que "leur état de santé s’aggrave de jour en jour sans susciter la moindre compassion".
Le ministre sahraoui a regretté l'attitude de la Commission européenne qui "n’a toujours pas réagi" à l'alerte, alors qu’"elle s’empresse de conclure avec le partenaire marocain des accords qui incluent illégalement le Sahara occidental, au mépris de la justice européenne".
"Face à cette tragédie humaine, les responsables de l’UE se doivent pourtant d’intervenir auprès du Maroc avant qu’il ne soit tard", a-t-il estimé, rappelant que l'accord d’association qui les lient fait obligation à l’Union de "se préoccuper du respect des droits de l’homme par le régime de Rabat". "Ce dernier ne doit absolument pas rester dans l’impunité", a-t-il conclu.
Mohamed Sidati soutient que 56 prisonniers politiques, activistes et défenseurs des droits de l’Homme dont certains sont en danger de mort du fait d’une grève de la faim prolongée, croupissent actuellement dans les prisons marocaines, "subissant les foudres d’une justice royale marocaine inique". (SPS)
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