New York, 21 mars 2018 (SPS) Le nouvel émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, Horst Kohler, se rendra jeudi à Washington pour discuter de la question sahraouie avec le département d’Etat, a-t-on appris de sources proches du dossier, cité par l’APS.
Ces discussions prévues au lendemain de son briefing au Conseil de sécurité s’inscrivent dans le cadre des consultations menées par le médiateur allemand en vue de relancer le processus onusien, à l’arrêt depuis 2012.
Depuis janvier, l’ancien président allemand qui a préféré établir ses locaux à Berlin, mène des concertations élargies pour faciliter la tenue d’un nouvel round de négociations.
Après sa rencontre avec les parties au conflit, et les deux pays voisins, l’Algérie et la Mauritanie, Kohler a échangé sur ce dossier avec le président de l’Union africaine Paul Kagame, le président de la Commission de l’UA, Moussa Fakki Mahamat, le commissaire à la paix et la sécurité de l’UA, Smail Chergui, et l’émissaire de l’UA pour le Sahara Occidental, l’ancien président du Mozambique, Joachim Chissano.
Il avait également rencontré en mars la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, et s’est rendu dernièrement à Stockholm où il a eu des discussions avec la ministre suédoise des Affaires étrangères, Margot Wallstrom.
Rabat voit déjà d’un mauvais œil l’effort mené par Kohler pour élargir son cercle de médiation. Le Maroc qui a sabordé les efforts de son prédécesseur, Christopher Ross, veut exclusivement maintenir le traitement de ce dossier au niveau du Conseil de sécurité où il bénéficie du soutien inconditionnel de la France.
La rencontre prévue avec l’administration américaine revêt, à ce titre, une importance particulière, les Etats-Unis membre permanent du Conseil de sécurité, sont agacés par l’absence de volonté de la part du Maroc de reprendre les négociations.
Les Etats Unis, n’ont pas caché leur préoccupations quant au blocage du processus de paix et ont averti en Avril 2017, juste après le vote de la résolution prorogeant le mandat de la Minurso qu’ils allaient "surveiller de près les progrès réalisés sur le terrain ".
Pour l’administration américaine, les blocages dressés à la Minurso ont conduit le Conseil de sécurité à concentrer son débat sur des "détails opérationnels très spécifiques" au lieu de s’intéresser à sa véritable mission qui consiste à organiser un référendum d’autodétermination.
Au demeurant, la position américaine n’a pas changé d’un Iota à l’égard de la question sahraouie malgré les multiples tentatives du Maroc de la faire fléchir via son lobby au Congrès.
Le département d’Etat maintient toujours les territoires sahraouis dans sa liste des dépendances et territoires à souveraineté spéciale, dont le statut final reste à déterminer. (SPS)
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