Paris, 23 fév 2018 (SPS) Le militant sahraoui Naâma Asfari a annoncé vendredi de la prison Aarjat près de Rabat (Maroc), là où il détenu, qu'il se mettra en grève de la faim illimitée à compter de mardi prochain à cause de ses conditions en prison.
Le prisonnier politique sahraoui indique qu'il a été mis à l'isolement après une "grève d'avertissement" effectuée les 12 et 13 février 2018, pour laquelle l'administration pénitentiaire "a refusé de me donner un reçu de déclaration de grève", selon un communiqué, rendu publique vendredi.
Il a jugé "irresponsable" la décision du directeur de l'institution pénitentiaire de le transférer dans une cellule séparée et le priver de tous les droits fondamentaux, "avec des arguments faux et absurdes qui montrent la pression et le chantage exercés contre moi dès le premier jour de la nomination du directeur de cette prison".
"Et en raison de la persistance de ce chantage et suite au manque de réponse de la Direction centrale à ma demande première d’être transféré dans l'une des villes du Sahara Occidental et d'ouvrir un dialogue sérieux sur mes revendications légitimes, j’annonce que je me mettrai en grève de la faim illimitée à partir du 27 février 2018", a-t-il dit, soulignant que "mieux vaut mourir pour la dignité que de vivre sans elle".
Pour lui, la grève interviendra après avoir essayé "par tous les moyens" de "soulager la souffrance de mes frères du groupe de Gdeim Izik qui ont été séparés et dispersés il y a plus de 6 mois maintenant dans différentes prisons suite aux condamnations injustes qui nous ont été infligées du simple fait que nous sommes des militants pour la liberté et l'autodétermination du peuple sahraoui".
Naâma Asfari, homme de paix et des droits de l’homme, est en prison depuis plus de sept ans. Le 19 juillet 2017, au terme d’un procès, la cour d’appel de Salé a confirmé le verdict de la justice militaire qui l'avait condamné sans preuves à 30 ans de prison ferme.
A titre de rappel, le 12 décembre 2016, le Comité contre la torture des Nations unies a condamné le Maroc pour la torture de Naâma Asfari, sa condamnation sur la base d’aveux forcés, l’absence d’enquête sur les allégations de torture.
Dans sa décision, le Comité a demandé au Maroc de s'abstenir de tout acte de pression, d'intimidation ou de représailles susceptibles de nuire à l'intégrité physique et morale du plaignant et de sa famille qui constituerait autrement une violation des obligations de l'Etat partie en vertu de la Convention (contre la torture) de coopérer de bonne foi avec le Comité pour l'application des dispositions de la Convention, et de permettre au plaignant de recevoir des visites de la famille en prison. (SPS)
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