Madrid, 8 fév 2018(SPS) Un journaliste et un écrivain espagnols en l’occurrence, Gevasio Sanchez, et Eduardo Jordan viennent de réaliser deux œuvres différentes dans le but de mettre plus de "visibilité sur les souffrances et la vie quotidienne des Sahraouis après plus de 42 années d’occupation illégale par le Maroc".
Dans une exposition photographique intitulée "visions sahraouies" ouverte mercredi à Saragosse, le reporter journaliste Gevasio Sanchez tente, à travers une trentaine de photographies, de refléter les souffrances du peuple sahraoui forcé à l’exil depuis plus de quatre décennies tout en critiquant le peu d’influence internationale de l’Etat espagnol pour changer cette situation.
Dans ses œuvres, le journaliste essaye de rappeler aux visiteurs ce qu’ont enduré les parents des personnes sahraouies disparues depuis les années soixante-dix, au début de l’invasion militaire marocaine du territoire sahraoui. Gevasio a ainsi pris des photographies des parents de ces disparus afin de montrer à l’opinion espagnole l’ampleur de ce phénomène qui touche des centaines de familles sahraouies.
Pendant huit semaines passées aux camps des réfugiés, le journaliste reporter a vécu prés de ces familles de disparus en plus des victimes de mines anti personnels, qui ont fait de nombreux morts et de nombreux handicapés. De très fortes émotions se dégagent des portraits de victimes mutilées par les mines et des regards des parents qui attendent encore des explications sur leurs enfants disparus.
Le reporter photographe a tenté à travers ses trente photographies en plus d’une vidéo de mettre en exergue les souffrances d’un peuple vivant depuis 1975 en exil, abandonné par l’Espagne et envahi par un occupant qui ne respecte pas les droits de l’Homme.
Pour Sanchez, l’Espagne "est très impliquée dans cette question qui reste encore en suspens", soulignant l’incapacité des "politiciens espagnols à contribuer à trouver une solution à ce conflit".
L’écrivain Eduardo Jordan pour sa part, sillonne actuellement plusieurs villes espagnoles pour présenter son nouveau roman "horizons de sables". Il tente également dans ces rencontres avec ses lecteurs de créer un espace de débat pour continuer à discuter du passé, du présent et du futur du Sahara occidental.
L’histoire de son roman se déroule entre 1968 et 1992, un moment historique décisif durant lequel l'armée marocaine a envahi le Sahara occidental provoquant "l'exode forcé de ses habitants et la réaction d'un petit groupe de soldats espagnols lesquels, embarrassés par l'attitude de leur gouvernement, ont abandonné leurs unités pour rejoindre les jeunes sahraouis lesquels, sans autres armes que leur courage et la parfaite connaissance de leur territoire, ont commencé une lutte acharnée et inégale contre l'armée envahissante".
L’auteur s’est lié à la cause sahraouie depuis qu’il a accueilli dans les années 1999 un enfant sahraoui chez lui dans le cadre du programme "Vacances de la paix". Depuis, Eduardo Jordan s'est engagé pour la cause sahraouie en participant à toutes les activités de solidarité et de soutien à ce peuple.
L’élan de solidarité espagnol avec la cause sahraouie s’intensifie actuellement à travers toute la péninsule ou diverses initiatives politiques, humanitaires, culturelles sont organisées afin d’apporter le soutien nécessaire à la cause sahraouie pour que le peuple sahraoui puisse bénéficier de son droit à l’autodétermination et pouvoir ainsi décider librement et démocratiquement de son avenir.(SPS)
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