Londres, 9 nov 2017(SPS) L’Observatoire des ressources naturelles du Sahara occidental (WSRW) a dénoncé les projets éoliens marocains prévus dans les territoires sahraouis occupés, soutenant que des entreprises marocaines et étrangères impliquées dans ces projets "violent systématiquement" les décisions de la CJUE et de l’ONU.
Avec les nouveaux parcs éoliens prévus à Boudjdour, 40,3% de la production de l’énergie verte du Maroc d’ici à 2020, proviendraient des territoires du Sahara occidental, illégalement occupés par le Maroc, souligne un dernier communiqué de l’Observatoire, avertissant que "le programme marocain de l’énergie verte prévoit de relier deux parcs éoliens encore en phase de planification : l'usine d'Aftissat (200 MW) et la ferme de Boudjdour (400 MW). Les deux projets seraient construites au Sahara occidental occupé".
WSRW rapporte que les travaux sur l'usine d'Aftissat sont déjà en cours, et que la compagnie britannique Windhoist est impliquée dans l’installation de 56 éoliennes Siemens, qui seront opérationnelles en 2018.
"La partie du Sahara occidental où la société britannique construit les éoliennes est sous occupation illégale du Maroc", dénonce encore l’Observatoire qui relève que les deux nouvelles usines s'ajoutent aux deux autres parcs éoliens érigés illégalement dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc, dans le cadre d’un programme qui comprend la construction de cinq parcs éoliens, dont deux sont situés au Sahara occidental.
Il s’agit d’un parc de 100 MW programmé pour être construit à Boudjdour et du parc éolien de 300 MW prévu à Tiskrad, une ville proche de El-Aaiun, la capitale du Sahara occidental occupé, relève WSRW.
Le programme a été accordé à un consortium d'entreprises dirigé par la société allemande Siemens, associée à l'entreprise italienne Enel Green Power et l’entreprise marocaine, Nareva.
La société Siemens, relève l’Observatoire, "est impliquée dans pratiquement tous les parcs éoliens du territoire occupé".
En novembre 2016, WSRW avait publié un rapport concernant les projets marocains d'énergie renouvelable prévus dans les territoires du Sahara occidental occupés dans lequel l'Observatoire avait estimé, que plus d'un quart de l'énergie renouvelable marocaine serait produite sur les terres sahraouis occupées, d'ici à 2020.
L’observatoire rappelle, dans son dernier communiqué, la décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) du 21 décembre 2016 qui affirme que le Sahara occidental est un territoire "séparé et distinct" du Maroc, et stipule que les accords commerciaux avec le Maroc ne peuvent impliquer le Sahara occidental sans le consentement du peuple sahraoui.
Il rappelle également que le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a pour sa part, souligné la nécessité du consentement du peuple sahraoui dans tout projet le concernant.
Par leur implication dans les projets qui intègrent illégalement les territoires occupés du Sahara occidental, Siemens et Windhoist "violent systématiquement" les décisions de la CJUE et de l’ONU, car les représentants du peuple du Sahara occidental n’ont pas été consultés, affirme WSRW.(SPS)
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