Genève, 24 juil 2017 (SPS) Le Comité suisse de soutien au peuple sahraoui a exprimé son indignation suite à la condamnation par un tribunal de l'occupation marocaine des prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik, dénonçant un procès "inique" et "dépourvu d'arguments probants".
"Le Comité a pris connaissance avec indignation du verdict rendu à Salé au Maroc, le 19 juillet dernier, du procès de 23 militants sahraouis arrêtés suite au démantèlement du camp de résistance pacifique de Gdeim Izik au Sahara Occidental occupé, en novembre 2010", a souligné le Comité dans un communiqué.
"Ce procès fait suite au procès militaire de 2013 et au jugement de la Cour de cassation qui a trouvé un dossier vide, sans arguments probants prouvant leur culpabilité, sans investigations, sans donner les noms des 11 policiers marocains soi-disant tués par les Sahraouis, se basant uniquement sur des aveux manifestement obtenus sous la torture", a--t-il dénoncé.
Pour le Comité helvétique, le tribunal dit civil a rendu un jugement "très proche du tribunal militaire, bafouant les droits le plus élémentaires des présumés coupables et s'est livré à un simulacre de justice indigne d'un pays qui cherche par tous les moyens à faire croire à l'extérieur qu'il est démocratique".
Le Comité suisse de soutien au peuple sahraoui condamne ce procès "inique" et demande aux instances internationales compétentes d'intervenir auprès du Maroc pour qu'il annule ces verdicts et libère "immédiatement" ces prisonniers dont la culpabilité n'a pas été prouvée.
Après un procès qui a duré 7 mois, la "Chambre criminelle" près la Cour d'appel à Salé, près de Rabat, a prononcé des peines allant de deux ans de prison ferme à la perpétuité à l'encontre de 23 prisonniers sahraouis arbitrairement détenus.
En novembre 2010, les autorités d'occupation marocaines sont intervenues violemment afin de démolir le camp de résistance de Gdeim Izik qui avait été formé par environ 20.000 Sahraouis afin de défendre leurs droits économiques, sociaux et culturels, y compris leur droit à l’autodétermination et leur droit à disposer librement de leurs ressources naturelles.
Accusés d’avoir formé une "organisation criminelle ayant pour but de commettre des actes violents contre les forces de l’ordre marocaines", certains d’entre eux ont été condamnés, en 2013, à 20 ans de prison et d’autres à l’emprisonnement à perpétuité, par un tribunal militaire, bien qu’ils soient des civils, et en dépit du statut du Sahara occidental occupé en tant que territoire non autonome inscrit aux missions de décolonisation des Nations-Unies.
A la suite de ces événements, la plupart ont passé 27 mois en détention provisoire.
Mais le 27 juillet 2016, la Cour de cassation marocaine annule, sous la pression d'organisations internationales de défense de droits de l'Homme et de juristes militants, la condamnation injuste prononcée à l'encontre de ces militants sahraouis.
Durant les audiences (31), les prisonniers ont été interrogés sur des procès-verbaux (établis par des officiers marocains) qu'ils affirment avoir signé sous la torture, mais la Cour a refusé de prendre en considération la décision du Comité du l'ONU contre la torture. (SPS)
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