Rabat, 21 juil 2017 (SPS) Les peines iniques prononcées par les autorités d'occupation marocaines à l'encontre des 23 détenus politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik victime de l'arbitraire et d'une politique génocidaire au Sahara occidental continuent à susciter de vives condamnations.
Après sept années de détention et sept mois de procès défaillant (31 audiences), les autorités d'occupation marocaines ont prononcé des peines allant de deux ans de prison ferme à la perpétuité à l'encontre des détenus politiques sahraouis au mépris du droit international et du droit des détenus à la défense, de surcroit victimes de torture.
Pour le président de la République et secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, les peines prononcées à l'encontre des prisonniers de Gdeim Izik n'entameront pas la volonté des Sahraouis de poursuivre leur lutte légitime pour la liberté et l'autodétermination.
Dans une allocution devant les autorités régionales et locales de la wilaya de Dakhla lors d'une tournée effectuée avec des membres du secrétariat national du Front Polisario et du gouvernement, le président sahraoui a souligné que "les peines prononcées par le tribunal de l'occupation à l'encontre des prisonniers politiques de Gdeim Izik n'entameront pas la volonté des sahraouis de poursuivre leur lutte légitime pour la liberté et l'autodétermination.
Le Président Ghali a salué "la résistance des Sahraouis dans les territoires sahraouis occupés, dans le sud du Maroc et dans les sites universitaires". Il a également rendu hommage aux prisonniers politiques sahraouis détenus dans les geôles marocaines qui font face à l'occupation marocaine avec bravoure.
Le Gouvernement sahraoui et le Front Polisario ont condamné fermement mercredi les "peines iniques" prononcées par les forces d'occupation marocaines à l'encontre des détenus politiques de Gdeim Izik, soulignant que "tous les procès impliquant des citoyens sahraouis organisés par l'Etat marocain participent de la machine répressive marocaine".
Le Gouvernement sahraoui et le Front Polisario ont condamné fermement ce nouveau crime perpétré par les forces d'occupation contre des civils sahraouis sans défense dans le but de faire taire la voix du peuple sahraoui qui réclame ses droits légitimes garantis par la Charte et les résolutions de l'Organisation des Nations Unies.
Ils ont estimé que les peines prononcées sur la base d'éléments de preuve extorqués sous la torture et en dépit de rapports accablants élaborés par des observateurs internationaux et des appels incessants d'organisations internationales concernées par les droits de l'homme montrent que les autorités d'occupation marocaines se livrent à une politique répressive et punitive contre les militants et défenseurs des droits de l'hommes.
Les peines marocaines iniques ont été largement dénoncées et condamnées par les familles des détenus politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik, la Coordination générale des associations d'amitié et de solidarité avec le peuple sahraoui, l'Observatoire sahraoui pour l'enfant et la femme, l'Union des avocats sahraouis. Toutes ces parties se sont élevées mercredi contre ces peines, appelant la communauté internationale à assumer ses responsabilités à l'égard de la décolonisation au Sahara occidentale.
Le comité national sahraoui chargé du suivi du procès des détenus du groupe Gdeim Izik, qui a condamné avec force les peines prononcées, a imputé à l'occupation marocaine la responsabilité des injustices commises à l'encontre des détenus politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik, dont les mauvais traitements et la torture qui leur ont été infligés et leur emprisonnement durant plus de sept ans.
Dans un communiqué repris par la presse, le comité a indiqué que "l'occupation marocaine assume toute la responsabilité quant à l'emprisonnement, pendant plus de sept ans, des détenus du groupe de Gdeim Izik et les tortures qui leur ont été infligées", précisant que le Comité de l'ONU contre la torture avait condamné, le 14 décembre 2016, le Maroc à ce sujet.
Rejet européen des peines injustes prononcées à l'encontre des détenus du groupe Gdeim Izik
Plusieurs membres du parlement européen ont exprimé le rejet catégorique des peines injustes prononcées par le tribunal de l'occupation marocaine à l'encontre des détenus du groupe de Gdeim Izik, allant de 20 ans de prison ferme à la perpétuité.
Les eurodéputés ayant suivi cette affaire de près, depuis l'organisation du procès par le tribunal militaire marocain jusqu'à la prononciation des peines mercredi à l'aube, passant par les nombreux reports du procès durant plus de six ans, ont affirmé que ce procès "est purement politique" et que "les détenus sont des prisonniers d'opinion".
A cet effet, l'eurodéputée Paloma Lopez, de la Gauche Unie (UI), a condamné "les peines injustes prononcées à l'encontre des détenus du groupe de Gdeim Izik", exprimant "sa solidarité avec la lutte du peuple sahraoui pour la liberté et indépendance".
L'eurodéputée espagnole Marina Albiol a exprimé, pour sa part, "son rejet des peines illégales prononcées par les autorités marocaines à l'encontre des militants sahraouis du groupe de Gdeim Izik".
Représentant du parti espagnol Podemos au parlement européen, l'eurodéputé Miguel Urban a dit que "le Maroc réponds aux revendications démocratiques par davantage de répression", en allusion aux peines sévères prononcées par le tribunal marocain mercredi matin contre les militants sahraouis, tandis que l'eurodéputée Angela Piana a qualifié le procès de "sommaire".
L'eurodéputée Lidia Sirna a affirmé que "les peines prononcées par le tribunal civil marocain est une copie conforme à celles prononcées par le tribunal militaire", appelant "à la libération des prisonniers politiques sahraouis".
Par ailleurs, Staphani Bakari, membre du sénat italien a condamné "les peines injustes prononcées à l'encontre des prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik", les qualifiant de "violations des droits de l'homme".
Il a exprimé à cet effet son inquiétude face à ce "simulacre de procès", relevant "une violation des droits de l'homme et des conventions internationales" et appelant à "exercer plus de pressions sur le Maroc et à encourager les observateurs internationaux à effectuer des visites au Sahara Occidental occupé".
Dans une déclaration à la presse locale, le parlementaire, également président du groupe d'amitié parlementaire italo-sahraoui, a estimé que "le verdict prononcé à l'encontre des 24 militants sahraouis "est nul et non avenu" et d'"une injustice inégalée". (SPS)
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