Paris- Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé vendredi les exactions contre des journalistes venus couvrir les manifestations, qui secouent le Rif (Maroc) depuis la mort du vendeur de poissons Mohcine Fikri, broyé dans une benne à ordure en octobre 2016, alors qu'il tentait de récupérer sa marchandise saisie par la police.
Indiquant qu’elle a déjà recensé deux arrestations, trois disparitions et l’expulsion d’un journaliste algérien, Djamel Alilat, l’ONG a estimé que les autorités marocaines veulent étouffer les événements dans le Rif.
"Le 28 mai 2017, Djamal Alilat, grand reporter du journal algérien El Watan, a été interpellé à Nador. Il a été depuis expulsé du territoire marocain après avoir passé plus de 24h en détention, sans que l'on lui restitue son matériel saisi", a rappelé RSF dans un communiqué, soulignant que "les autorités ont invoqué l’absence d’une autorisation de tournage, prétexte trop souvent utilisé et soumis à l’arbitraire au vu du manque de transparence dans les critères d’octroi de ces autorisations et de l’absence d’une notification de refus motivée dans des délais raisonnables".
Pour Virginie Dangles, rédactrice en chef de RSF, "il est essentiel de laisser les journalistes et journalistes-citoyens couvrir les événements du Rif, au risque sinon de voir cette région devenir, comme l’est actuellement le Sahara occidental, une zone de non-droit pour l’information "indépendante", appelant les autorités marocaines à libérer les journalistes-citoyens marocains actuellement détenus pour avoir exercé leur droit d’informer et de faire cesser les menaces et les poursuites à leur encontre.
Le Maroc est à la 133e place au Classement mondial de la liberté de la presse 2017 de RSF, rappelle-t-on.