New York (Nations Unies), 28 avr 2018 (SPS) Le Front Polisario a décidé vendredi le redéploiement des éléments de ses forces armées dans la zone tampon d’El Guerguerat, en réponse à l’appel de plusieurs pays amis.
La partie sahraouie a informé le Conseil de sécurité de sa décision dans une lettre adressée à sa présidente, l’américaine Nikki Haley, alors que "le retrait immédiat" des forces du Front Polisario de cette zone a constitué le principal point d’achoppement des discussions sur le projet de résolution sur le Sahara occidental, présenté par les Etats-Unis.
"En réponse à l’appel de plusieurs pays amis et à l’engagement du secrétaire général au Conseil de sécurité contenu dans son rapport du 10 avril 2017 d’envisager d’urgence les conditions générales en matière de conformité avec la lettre et l’esprit de l’accord militaire N 1 de 1997, dans la zone d’El Guerguerat, le Front Polisario a décidé le redéploiement de ses forces armées dans cette zone qui ont été déployées en réponse à la sérieuse violation de cet accord par le Maroc le 11 août 2016" a indiqué le Front Polisario dans sa lettre.
"Le Front Polisario prend bonne note de la disponibilité des Nations Unies d’assurer une présence permanente de la Minurso dans cette zone", a-t-il ajouté.
Les tractations de plusieurs jours au niveau du Conseil de sécurité ont donné lieu à un consensus sur la nécessité d’examiner les causes et les répercussions de la crise de la violation du cessez-le-feu par le Maroc, a précisé à l'APS une source proche du dossier.
Le Conseil de sécurité a reconnu dans son projet de résolution, dont l’adoption est prévue vendredi, que " la crise à El Guerguerat soulève des questions fondamentales concernant les accords sur le cessez-le-feu " en appelant le secrétaire général à examiner les moyens de régler cette crise.
Le chef de l’ONU, Antonio Guterres, avait également reflété cette préoccupation dans son premier rapport sur le Sahara Occidental, a-t-on ajouté de même source.
Le constat est là : le trafic commercial mené par le Maroc dans cette zone et son obstination à achever un projet de route traversant les territoires sahraouis est une violation des accords de cessez-le-feu.
Le Conseil de sécurité tout comme le secrétariat général considère l’activité commerciale du Maroc à El Guergarat comme " une pratique illégale " car menée dans une zone militaire où toute activité civile est interdite.
Le Maroc qui s’oppose à un examen profond des causes de la crise d’El Guerguerat, tente de semer la confusion en créant des obstacles dans l’objectif de détourner l’attention des répercussions de sa violation des accords de cessez-le-feu.
A quelques heures de l’adoption du projet de résolution, le Maroc a envoyé une lettre à la présidente du Conseil de sécurité dans laquelle il a indiqué qu’il n’allait pas reconnaître la vérification de ce redéploiement par la Minurso.
Plus grave encore, le Maroc a menacé en termes clairs de faire obstruction aux efforts des Nations Unies pour relancer les négociations, en évoquant une situation qui risque de compromettre toute chance de relance du processus onusien, selon cette lettre, citée par l’APS.
"Il y a une menace sur la Minurso qui risque d’être expulsée", alors que le Conseil de sécurité s'apprête à proroger son mandant d'une année, confient-on de même source.
Le Maroc avait auparavant sabordé, grâce à l’appui de la France au Conseil de sécurité, la proposition du Front Polisario d’envoyer une commission technique pour examiner sur le terrain les causes et les répercussions de la violation des accords de cessez-le-feu. (SPS)
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