Bruxelles, 27 avr 2017 (SPS) La section belge de l'ONG Amnesty International a réitéré son engagement à défendre les droits de l'Homme au Sahara occidental occupé et a dénoncé les violations dont sont victimes les Sahraouis vivant sous occupation marocaine.
"Nous renouvelons notre engagement à défendre les violations des droits de l’Homme et à les dénoncer", a déclaré Anne Marie Léonard, d'Amnesty International Belgique, à l'occasion de la projection du film documentaire "Dis leur que j'existe" dans le cadre des rencontres "Midi des droits humains" organisées à Bruxelles.
Amnesty International, qui avait elle même été expulsée du Sahara occidental en 2014 par les autorités d'occupation marocaines, a interpellé récemment le Conseil de sécurité de l'ONU sur l'"urgence" de surveiller les droits de l'Homme au Sahara occidental, l'exhortant à élargir le mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental) pour permettre à cette mission onusienne de maintien de la paix de faire des rapports sur les violations.
Cette ONG a jugé "crucial" de doter la Minurso d'un mécanisme de surveillance des droits de l'Homme au Sahara occidental afin que "les abus commis par les autorités marocaines soient portés à l'attention du monde, pour désigner les responsables et améliorer le respect des droits de l'Homme".
Amnesty International a dénoncé, à ce titre, "la montée des violations des droits de l'homme et, en particulier, les restrictions arbitraires imposées aux manifestants pacifiques et aux militants qui soutiennent l'autodétermination pour le Sahara occidental".
Par ailleurs, la projection du film documentaire "Dis leur que j'existe" a été l’occasion de lancer un appel à toute personne intéressée à se joindre à la délégation des observateurs internationaux au procès des prisonniers politiques de Gdeim Izik qui reprendra le 8 mai à Rabat.
"Dis-leur que j’existe" trace le portrait de Naâma Asfari, juriste et militant sahraoui, condamné à 30 ans de prison par le Maroc, et de sa femme Claude Mangin, qui de visite carcérale, en manifestation de soutien, œuvre pour sensibiliser l'opinion internationale à la situation du Sahara occidental et au sort de son mari et des détenus sahraouis dans les prisons marocaines.
Naâma Asfari est l'un des civils sahraouis connus, aujourd'hui, sous le nom du groupe de Gdeim Izik, arrêtés, torturés et incarcérés pour avoir revendiqué, pourtant pacifiquement, le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.
En novembre 2010, les autorités d'occupation marocaines sont intervenues violemment afin de démolir le camp de résistance de Gdeim Izik qui avait été formé par environ 20.000 Sahraouis afin de défendre leurs droits économiques, sociaux et culturels, y compris leur droit à l’autodétermination et leur droit à disposer librement de leurs ressources naturelles.
Selon les ONG, 25 civils sahraouis ont été arrêtés à la suite de ces événements, et la plupart ont passé 27 mois en détention provisoire.
Accusés d’avoir formé une "organisation criminelle" ayant pour but de commettre des actes violents contre les forces de l’ordre marocaines, certains d’entre eux ont été condamnés, en 2013, à 20 ans de prison et d’autres à l’emprisonnement à perpétuité, par un tribunal militaire, bien qu’ils soient des civils, et cela en violation du droit international.
Plusieurs fois reporté, le procès des vingt-cinq militants sahraouis ouvert lundi 13 mars devant la Cour d’appel de Salé, près de Rabat puis ajourné au 20 du même mois, a été reporté une nouvelle fois au 8 mai. (SPS)
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