Addis Abeba, 21 mars 2017 (SPS) Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a affirmé que l'absence du Maroc à la réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA), tenue lundi à Addis Abeba, n'a pas empêché l'UA de maintenir ses positions constantes en faveur du règlement du conflit du Sahara occidental occupé par le Maroc depuis 1975.
"L'absence du Maroc à cette réunion qui constitue un premier test, n'a pas empêché l'UA de maintenir ses positions constantes en faveur de la fin de l'occupation du Sahara occidental", a souligné M. Ould Salek, affirmant que la politique marocaine est contraire aux objectifs et principes de l'UA.
La politique de "chaise vide" adoptée par le Maroc notamment depuis son adhésion à l'UA "en tant que 55e membre, n'a pas empêché non plus, le Conseil de prendre des décisions relatives à la cause sahraouie", a ajouté le ministre.
Le chef de la diplomatie sahraouie, qui a pris part à la réunion du CPS aux cotés des membres du Conseil, a ajouté que l'absence du Maroc à ce rendez-vous africain, "dénote une politique d'obstination et de fuite à son engagement dans le travail africain commun aux cotés des Nations unies en vue de résoudre le conflit du Sahara occidental, dernier cas de décolonisation en Afrique".
Les membres du Conseil de paix et de sécurité de l'UA ont souligné à leur tour que "l'absence du Maroc malgré l'invitation officielle à assister à cette réunion, est en contradiction avec les déclarations du roi Mohamed VI, durant le dernier sommet de l'UA en janvier, dans lesquelles il a réaffirmé l'intention de son pays de coopérer de manière constructive avec l'UA afin de parvenir à la paix, la sécurité et à la stabilité dans le continent africain".
Le Maroc s'était engagé à respecter l'Acte constitutif de l'UA en vertu duquel il doit assister aux côtés de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) pour répondre aux préoccupations des membres du Conseil de paix et de sécurité de l'UA.
Le Conseil de paix et de sécurité de l'UA a fermement condamné, en outre, les violations du Maroc au Sahara occidental, au moment de l'ouverture du procès de 25 prisonniers politiques sahraouis (groupe Gdeim Izik).
Le Conseil de paix et de sécurité africain a convoqué la réunion de lundi, la première du genre depuis l'adhésion du Maroc à l'UA, au moment où les territoires sahraouis occupés connaissent plusieurs développements.
Lundi à New York, le président de la République, M. Brahim Ghali, a évoqué le blocage du processus de paix au Sahara Occidental avec la présidence britannique du Conseil de sécurité des Nations unies.
Il a informé la présidence britannique de la position du Front Polisario sur l'ensemble du processus de paix et les obstacles que connaît ce processus résultant de la politique d'obstruction que mène le Maroc sur le terrain.
M. Ghali a réitéré l'engagement du Front Polisario à coopérer avec l’ONU afin de mettre le processus de paix sur les rails, a-t-il ajouté.
Le président de la République a souligné la nécessité urgente pour le Conseil de sécurité d'assumer ses responsabilités pour mettre fin au blocage imposé par le Maroc aux efforts de l'ONU et à ses provocations sur le terrain notamment dans la zone d'El Guergarat.
Le président Sahraoui s'était entretenu vendredi dernier avec le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, une rencontre qui a permis de passer en revue les efforts de l'ONU pour résoudre le conflit du Sahara occidental et les moyens d'accélérer la mise en œuvre du plan de règlement ONU-UA pour la tenue d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. (SPS)
020/090/TRD 211700 MARS 017 SPS