Paris, 18 mars 2017 (SPS) Les observateurs internationaux, qui assistent au procès des 24 prisonniers politiques sahraouis à Rabat, se sont dits samedi préoccupés par l’absence des marques d’un procès équitable, estimant que le procès relève de la persécution politique plutôt que de la justice .
"Nous, observateurs internationaux, présents au procès du groupe de Gdeim Izik qui se tient actuellement devant la Cour d’Appel de Salé, au Maroc, sommes préoccupés par l’absence de marques d’un procès équitable", ont-ils affirmé dans un communiqué, condamnant l'utilisation de moyens de preuves recueillis sous la torture.
"Nous voulons faire savoir que le procès intenté contre le groupe de Gdeim Izik relève de la persécution politique plutôt que de la justice", ont soutenu les huit observateurs venus de France, Portugal, Norvège, Espagne et d’Italie.
Ils ont rappelés que "selon de nombreux rapports internationaux, les aveux ont été obtenus sous la torture, les déclarations n'ont pas été signées volontairement", ajoutant que "les accusés étaient forcés à signer - complètement épuisés et effrayés à la suite de leurs tortures-, et même contraints à mettre leurs empreintes digitales sur des déclarations."
Les détenus déclarent que toute la documentation est falsifiée, qu’elle fait partie d’une machination montée contre eux, ont-ils indiqué, précisant que les expertises médicales sur la torture n'ont pas été présentées à la cour, et malgré les nombreuses objections des avocats de la défense, la procédure a commencé.
Ces mêmes avocats se sont vus interdire de présenter un mémorandum sur les examens médicaux à mener en suivant le protocole d'Istanbul, ont fait constater ces observateurs, dont parmi eux deux parlementaires européens et un avocat international, ajoutant que le dossier des preuves présenté par l'accusation devant le tribunal contenait un film qui n’a pas été admis comme pièce à conviction, mais il a cependant été montré au tribunal, et l’accusation comme la partie civile ont posé des questions sur ce film quand ils ont interrogé les accusés .
"Nous considérons ce film comme faisant partie de la propagande diffusée par les autorités marocaines dans les médias marocains", ont-ils dénoncé, soulignant que les médias marocains débordent de propagande qui qualifie les accusés de terroristes et de meurtriers.
Le procès en appel des prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik a été ajourné jeudi au lundi 20 mars.
Le procès en appel avait repris le 13 mars à Rabat sur fond d'appels à la libération "immédiate et inconditionnelle" des militants sahraouis.(SPS)
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