Paris, 15 mars 2017 (SPS) Des militants sahraouis et membres du mouvement associatif français de solidarité au peuple sahraoui se sont mobilisés mercredi à la place de la République (Paris) pour demander la libération des prisonniers politiques sahraouis, dont leur procès se tient à Rabat depuis lundi.
"Le 8 novembre 2010, les forces de sécurité marocaines ont démantelé avec violence le camp de Gdeim Izik installé par plus de 20 000 Sahraouis. 22 militants sahraouis ont été condamnés à de lourdes peines de prison (de 20 ans à la perpétuité", a rappelé un document distribué sur place, soulignant que les juges marocains ont refusé d’enquêter sur les allégations de torture.
Sur plainte de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), le Comité des Nations unies contre la torture a condamné le Maroc, rappelle-t-on, 12 décembre dernier, pour "actes de torture" envers le militant sahraoui Naâma Asfari.
Le rassemblement, qui a duré trois jours, a été organisé par l’Association des Sahraouis en France (ASF), l’Association de la communauté sahraouie en France (ACSF) et la Plateforme pour la solidarité avec le peuple du Sahara occidental.
Il a été également une occasion, selon ses organisateurs, d’informer et sensibiliser l’opinion publique française de "ce qui se passe" au Sahara occidental, un conflit "totalement ignoré" par les médias français.
Dans une déclaration à l’APS, le secrétaire de la Plateforme, Jean-Paul Le Marec, a affirmé que les militants sahraouis ont été «injustement» condamnés "parce qu’ils défendent l’autodétermination et l’indépendance du Sahara occidental".
"Malgré l'annulation de leur condamnation par la Cour de cassation le 27 juillet 2016 et le renvoi de l'affaire devant un tribunal civil, ils sont maintenus en détention de façon arbitraire. Ils doivent être libérés immédiatement et sans condition", a-t-il ajouté, déplorant que la cassation n’ait pas été suivie de libération des prisonniers qui, pour lui, est un "premier scandale".
Détenus depuis plus de six ans et condamnés à de lourdes peines de prison, les militants sahraouis, pour la plupart défenseurs des droits de l’homme, "ont besoin de notre soutien", a-t-il affirmé.
"Nous exigeons, a-t-il dit, en priorité leur libération immédiate et sans condition ainsi que l'arrêt de la répression dans les territoires sahraouis occupés", soulignant que la seule solution au conflit du Sahara occidental, qui est entre les mains des Nations unies, "passe par la tenue rapide d’un référendum d’autodétermination".
Il a considéré, par ailleurs, que c’est un "autre scandale" des autorités marocaines d’avoir expulsé du Maroc la militante Claude Mangin Asfari ne lui permettant pas ainsi de rendre visite à son mari, Naâma Asfari, "sans qu’il y est une réaction de l’Union européenne ou de la France, alors que la Convention de Genève garantit ce droit".
Il a estimé que la déclaration, mardi, du porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Romain Nadal, était "très laconique" sans donner de jugement "sur la façon dont le président du tribunal traite les avocats français en les interrompant aussitôt qu’ils prononcent le mot +torture+".
"La France suit attentivement le déroulement du procès en cours", a déclaré le porte-parole, rappelle-t-on.(SPS)
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